ctions de l'an VI seraient faites dans le sens
des patriotes. Ils dominaient en France et dans toutes les nouvelles
republiques. Le directoire etait decide a employer tous les moyens
legaux pour n'etre pas deborde par eux. Ses commissaires faisaient des
circulaires moderees qui renfermaient des exhortations, mais point de
menaces. Il n'avait du reste a sa disposition aucune des influences
ni des infames escroqueries imaginees de nos jours pour diriger les
elections au gre du pouvoir. Dans les elections de l'an V, quelques
assemblees s'etaient partagees, et pour eviter la violence, une partie
des electeurs etaient alles voter a part. Cet exemple fut propose dans
les assemblees electorales de cette annee; presque partout les scissions
eurent lieu; presque partout les electeurs en minorite prirent le
pretexte d'une infraction a la loi, ou d'une violence exercee a leur
egard, pour se reunir a part, et faire leur choix particulier. Il
est vrai de dire que dans beaucoup de departemens, les patriotes se
comporterent avec leur turbulence accoutumee, et legitimerent la
retraite de leurs adversaires. Dans quelques assemblees, ce furent les
patriotes qui se trouverent en minorite, et qui firent scission; mais
presque partout ils etaient en majorite, parce que la masse de la
population qui leur etait opposee, et qui etait accourue aux deux
precedentes elections de l'an V et de l'an VI, intimidee maintenant
par le 18 fructidor, s'etait pour ainsi dire detachee des affaires, et
n'osait plus y prendre part. A Paris l'agitation fut tres vive; il y eut
deux assemblees, l'une a l'Oratoire, toute composee des patriotes, et
renfermant six cents electeurs au moins; l'autre a l'Institut, composee
des republicains moderes, et forte a peine de deux cent vingt-huit
electeurs. Celle-ci fit d'excellens choix.
En general les elections avaient ete doubles. Deja les mecontens,
les amateurs du nouveau, les gens qui, par toutes sortes de motifs,
voulaient modifier l'ordre de choses existant, disaient: _Ca ne peut
plus aller: apres avoir fait un 18 fructidor contre les royalistes,
on est expose a en faire encore un contre les patriotes_. Deja ils
repandaient qu'on allait changer la constitution; on en fit meme la
proposition au directoire, qui la repoussa fortement.
Differens partis etaient a prendre a l'egard des elections. En agissant
d'apres les principes rigoureux, les conseils devaient sanctionner les
choix faits par les majorites; car autremen
|