nd de Genes, le troisieme
d'Ajaccio, le quatrieme de Civita-Vecchia. Il fit diriger vers Toulon et
Genes les detachemens de l'armee d'Italie qui rentraient en France, et
vers Civita-Vecchia l'une des divisions qui avaient marche sur Rome.
Il fit traiter en France et en Italie avec des capitaines de vaisseaux
marchands, et se procura ainsi dans les ports qui devaient servir
de points de depart quatre cents navires. Il reunit une nombreuse
artillerie; il choisit deux mille cinq cents cavaliers, des meilleurs,
les fit embarquer sans chevaux, parce qu'il se proposait de les equiper
aux depens des Arabes. Il ne voulut emporter que des selles et des
harnais, et ne fit mettre a bord que trois cents chevaux, pour avoir
en arrivant quelques cavaliers montes, et quelques pieces attelees.
Il reunit des ouvriers de toute espece. Il fit prendre a Rome
les imprimeries grecque et arabe de la Propagande, et une troupe
d'imprimeurs; il forma une collection complete d'instrumens de physique
et de mathematiques. Les savans, les artistes, les ingenieurs, les
dessinateurs, les geographes qu'il emmenait, s'elevaient a une centaine
d'individus. Les noms les plus illustres s'associaient a son entreprise;
Monge, Bertholet, Fourier, Dolomieux, etaient de l'expedition;
Desgenettes, Larrey, Dubois, en etaient aussi. Tout le monde voulait
s'attacher a la fortune du jeune general. On ne savait ou l'on irait
aborder; mais on etait pret a le suivre partout. Desaix etait alle,
pendant les negociations d'Udine, visiter les champs de bataille
devenus si celebres en Italie. Depuis lors il s'etait lie d'amitie avec
Bonaparte, et il voulut le suivre. Kleber etait a Chaillot, boudant,
selon son usage, le gouvernement, et ne voulant pas demander du
service. Il allait voir souvent le grand maitre dans l'art qu'il aimait
passionnement. Bonaparte lui proposa de le suivre: Kleber accepta avec
joie; mais les _avocats_, dit-il, le voudront-ils? C'est ainsi qu'il
nommait les directeurs. Bonaparte se chargea de lever tous les
obstacles. "He bien! lui dit Kleber qui croyait qu'on allait en
Angleterre, si vous jetez un brulot dans la Tamise, mettez-y Kleber, et
vous verrez ce qu'il sait faire." A ces deux generaux du premier
ordre Bonaparte ajouta Reynier, Dugua, Vaubois, Bon, Menou,
Baraguay-d'Hilliers, Lannes, Murat, Belliard, Dammartin, qui l'avaient
deja si bien seconde en Italie. Le brave et savant Caffarelli-Dufalga,
qui avait perdu une jambe sur le Rhin, commanda
|