baient a l'entour, ou volontairement ou
violemment. Bale affranchissait, pour sa part, les bailliages italiens;
le Haut-Valais affranchissait le Bas-Valais. Fribourg, Soleure,
Saint-Gall, etaient en revolution. L'aristocratie bernoise, se voyant
pressee de toutes parts, se resigna a quelques concessions, et admit,
en partage des attributions reservees aux seules familles gouvernantes,
cinquante individus pris dans les campagnes; mais elle ajourna toute
modification de constitution a une annee. Ce n'etait la qu'une vaine
concession qui ne pouvait rien reparer. Un parlementaire francais avait
ete envoye aux troupes bernoises placees sur la frontiere du pays de
Vaud, pour leur signifier qu'on allait les attaquer si elles avancaient.
Ce parlementaire fut assailli, et deux cavaliers de son escorte furent
assassines. Cet evenement decida de la guerre. Brune, charge du
commandement, eut quelques conferences a Payerne, mais elles
furent inutiles, et le 12 ventose (2 mars) les troupes francaises
s'ebranlerent. Le general Schawembourg, avec la division venue du Rhin,
et placee dans le territoire de Bale, s'empara de Soleure et du cours de
l'Aar. Brune, avec la division venue d'Italie, s'empara de Fribourg. Le
general d'Erlach, qui commandait les troupes bernoises, se retira dans
les positions de Fraubrunnen, Guminen, Laupen et Neueneck. Ces positions
couvrent Berne dans tous les sens, soit que l'ennemi debouche de Soleure
ou de Fribourg. Ce mouvement de retraite produisit parmi les
troupes bernoises l'effet ordinaire chez les bandes fanatiques et
indisciplinees. Elles se dirent trahies, et massacrerent leurs
officiers. Une partie se debanda. Cependant il resta aupres d'Erlach
quelques-uns de ces bataillons, distingues dans toutes les armees de
l'Europe par leur discipline et leur bravoure, et un certain nombre de
paysans determines. Le 15 ventose (5 mars), Brune, qui etait sur la
route de Fribourg, et Schawembourg sur celle de Soleure, attaquerent
simultanement les positions de l'armee suisse. Le general Pigeon, qui
formait l'avant-garde de Brune, aborda la position de Neueneck. Les
Suisses firent une resistance heroique, et favorises par l'avantage du
terrain, barrerent le chemin a nos vieilles bandes d'Italie. Mais au
meme instant Schawembourg, parti de Soleure, enleva a d'Erlach la
position de Fraubrunnen, et la ville de Berne se trouva decouverte par
un cote. La retraite des Suisses se trouva forcee, et ils se replierent
en de
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