tion a Olmutz.
Le lendemain, 17 octobre (26 vendemiaire), on signa le traite a
Passeriano; on le data d'un petit village situe entre les deux armees,
mais dans lequel on ne se rendit pas, parce qu'il n'y avait pas de local
convenable pour recevoir les negociateurs. Ce village etait celui de
_Campo-Formio_. Il donna son nom a ce traite celebre, le premier conclu
entre l'empereur et la republique francaise.
Il etait convenu que l'empereur, comme souverain des Pays-Bas, et comme
membre de l'Empire, reconnaitrait a la France la limite du Rhin, qu'il
livrerait Mayence a nos troupes, et que les iles Ioniennes resteraient
en notre possession; que la republique Cisalpine aurait la Romagne,
les legations, le duche de Modene, la Lombardie, la Valteline, le
Bergamasque, le Brescian et le Mantouan, avec la limite de l'Adige et
Mantoue. L'empereur souscrivait de plus a diverses conditions resultant
de ce traite et des traites anterieurs qui liaient la republique.
D'abord il s'engageait a donner le Brisgaw au duc de Modene, en
dedommagement de son duche. Il s'engageait ensuite a preter son
influence pour faire obtenir en Allemagne un dedommagement au
stathouder, pour la perte de la Hollande, et un dedommagement au roi de
Prusse, pour la perte du petit territoire qu'il nous avait cede sur la
gauche du Rhin. En vertu de ces engagemens, la voix de l'empereur etait
assuree au congres de Rastadt, pour la solution de toutes les questions
qui interessaient le plus la France. L'empereur recevait en retour de
tout ce qu'il accordait, le Frioul, l'Istrie, la Dalmatie et les bouches
du Cattaro.
La France n'avait jamais fait une paix aussi belle. Elle avait enfin
obtenu ses limites naturelles, et elle les obtenait du consentement du
continent. Une grande revolution etait operee dans la Haute-Italie, Il
y avait la un ancien etat detruit, et un nouvel etat fonde. Mais l'etat
detruit etait une aristocratie despotique, ennemie irreconciliable de la
liberte. L'etat fonde etait une republique liberalement constituee,
et qui pouvait communiquer la liberte a toute l'Italie. On pouvait
regretter, il est vrai, que les Autrichiens ne fussent pas rejetes
au-dela de l'Izonzo, que toute la Haute-Italie, et la ville de Venise
elle-meme, ne fussent pas reunies a la Cisalpine: avec une campagne
de plus, ce resultat eut ete obtenu. Des considerations particulieres
avaient empeche le jeune vainqueur de faire cette campagne. L'interet
personnel commencait a a
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