je ne
suis pas le pere de celle que vous aimez. Violetta est la fille de Mgr
Farnese et de la tres noble demoiselle Leonore de Montaigues.
--Cet homme que j'ai vu dans le pavillon de l'abbaye?...
--Oui, c'est lui!...
--Ou et quand pourrai-je revoir le prince Farnese?
--Je sais ou le trouver.
--Eh bien, faites donc en sorte que je puisse le voir au plus tot.
Une sorte de gene, une sourde contrainte regnait maintenant entre les
deux hommes.
--Le prince Farnese, reprit Claude, est le seul qui puisse decider du
sort de Violetta; je ne suis rien pour elle... je voudrais que vous
soyez bien penetre de cette verite...
--Je le suis, dit Charles sourdement.
--Bien! continua Claude en palissant. Etant donne que je ne suis rien
pour Violetta, qu'elle n'est rien pour moi, le mieux c'est que vous
soyez, des aujourd'hui, en communication avec le prince Farnese... le
pere de Violetta.
--C'est mon avis, dit Charles.
L'ancien bourreau baissa la tete. Il demeurait la, abime dans une sombre
meditation.
Le jeune homme le considerait avec une angoisse croissante. Des
soupcons, d'autant plus poignants qu'ils etaient plus imprecis,
l'envahissaient. Comment se faisait-il que ce Claude s'enfermat en une
attitude equivoque? Qui etait-il? Quelle tache son contact avait-il
jetee sur Violetta? Au moment ou il se posa ces questions, Charles vit
une telle douleur sur le visage de Claude que ses soupcons s'evanouirent
pour un instant, et, entraine par une instinctive pitie, il s'ecria:
--Nous ne pouvons nous quitter ainsi! Monsieur, au nom de celle que nous
aimons tous deux, je vous somme de me dire qui vous etes!...
--Ne vous l'ai-je pas dit? fit le bourreau d'une voix tremblante, je
suis un bourgeois de Paris, et je m'appelle Claude... Voila tout!
--Non! ce n'est pas tout!... Ce secret... ce secret qui est dans votre
vie, je veux le savoir a present...
--Ce secret! balbutia Claude. Ecoutez, monseigneur. Je vous ai dit que
Violetta elle-meme vous le revelerait. Le prince Farnese... le pere
de l'enfant que vous allez voir tout a l'heure vous donnera sur la
naissance de celle que vous aimez les explications necessaires...
Monseigneur, jurez-moi de ne jamais parler de moi au prince Farnese!...
--Eh bien, soit!
--Adieu donc. Dans une heure le prince Farnese sera ici... Cependant...
s'il survenait quelque chose... n'importe quoi ou vous pensiez que je
puisse etre utile a l'enfant, il y a dans la Cite, vers le milie
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