l fut introduit dans une piece dont la porte de chene
etait garnie de ferrures solides.
Il demanda a etre conduit aussitot aupres de Fausta. Mais, pour toute
reponse, l'homme qui l'avait conduit jusqu'a cette chambre referma la
porte et poussa les verrous. Farnese tomba sur un siege et murmura:
"Qui sait s'il ne vaut pas mieux que je meure enfin! La malediction de
Notre-Dame pese sur moi, et tout ce que je touche est maudit... Mais
mourir sans avoir frappe l'infernale Fausta!... O Claude! Claude! que
fais-tu?..."
Ce que faisait Claude?... Il s'etait elance vers le point ou il avait vu
galoper Charles d'Angouleme emportant Violetta. Il passa en bondissant
pres de l'estrade.
Fausta le vit sans doute!... Elle devina ce qu'il allait faire!... et
dit quelques mots a un homme qui se trouvait pres d'elle, et cet homme
se mit a courir derriere Claude.
Claude, l'un des premiers, saisit la bride de l'un de ces chevaux qui
couraient en tous sens. Il sauta dessus et se trouva faire partie, pour
ainsi dire, du peloton de cavaliers qui se lancait a la poursuite de
Pardaillan. Seulement, lorsque Pardaillan tourna, Claude ne suivit
pas le peloton. Il s'elanca ventre a terre dans la meme direction que
Charles d'Angouleme, qu'il voyait disparaitre au loin. Celui-ci se
croyait poursuivi.
Lorsqu'il s'arreta, haletant, devant son hotel, l'hotel de Marie
Touchet, il sauta a terre, saisit Violetta dans ses bras, et heurta le
marteau avec une telle frenesie que les serviteurs accoururent affoles;
la porte ouverte, Charles deposa dans l'antichambre Violetta evanouie...
A ce moment, Claude arrivait a fond de train et s'arretait devant la
porte. Charles s'elanca au-dehors et braqua son pistolet sur Claude. A
l'instant meme ou il tirait, son bras devia; la balle se perdit dans
les airs; Charles se sentit etreint par deux bras de femme, et une voix
balbutia a son oreille:
--Mon pere! C'est mon pere que vous tuez!...
Le jeune duc poussa un cri et jeta un regard de terreur sur Claude. Et,
le voyant debout, tout pale dans la fumee, il s'elanca, lui saisit les
deux mains:
--Entrez... entrez, o vous qu'elle appelle son pere... pardonnez... j'ai
cru que vous nous poursuiviez...
Quelques instants plus tard, Charles d'Angouleme et Violetta, reunis
dans les bras de Claude, melaient leurs sourires et leurs larmes. Le
bourreau sanglotait doucement.
"Monsieur, fit alors le jeune homme tandis qu'il souriait a Violetta,
notre situation
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