illiers, _Stances sur la Vieillesse_ (et tout a
fait seniles), qu'on lit au tome II de la _Continuation des Memoires de
Sallengre_.]
[Note 147: Notes de l'_Essai sur l'Homme_.]
A Courbevoie, dans un petit cabinet au fond du grand, il y avait le
boudoir du poete, le _lectulus_ des anciens: tout y etait simple et
brillant (_simplex munditiis_). Les murs se decoraient d'un lambris en
bois des iles, espece de luxe alors dans sa nouveaute. Une glace _sans
tain_ faisait porte au grand cabinet; la fenetre donnait sur les
jardins, et la vue libre allait a l'horizon saisir les fleches elancees
de l'abbaye de Saint-Denis. En face d'un canape, seul meuble du gracieux
reduit, se trouvait un buste de Venus: elle etait la, l'antique et jeune
deesse, pour sourire au nonchalant lecteur quand il posait son Horace au
_Donec gratus eram_, quand il reprenait son Platon entr'ouvert a quelque
page du _Banquet_. Or, une fois par semaine, le dimanche, M. de Fontanes
avait a diner l'Universite, recteurs, conseillers, professeurs, et il
faisait admirer sa vue, il ouvrait sans facon le pudique boudoir. Mais
le buste de Venus! et dans le cabinet d'un Grand-Maitre! Quelques-uns,
vieux ou jeunes, encore jansenistes ou deja doctrinaires, se
scandaliserent tout bas, et on le lui redit. De la sa petite ode
enchantee:
Loin de nous, Censeur hypocrite
Qui blames nos ris ingenus!
En vain le scrupule s'irrite,
Dans ma retraite favorite,
J'ai mis le buste de Venus.
Je sais trop bien que la volage
M'a sans retour abandonne;
Il ne sied d'aimer qu'au bel age;
Au triste honneur de vivre en sage
Mes cheveux blancs m'ont condamne.
Je vieillis; mais est-on blamable
D'egayer la fuite des ans?
Venus, sans loi rien n'est aimable;
Viens de ta grace inexprimable
Embellir meme le bon sens.
L'Illusion enchanteresse
M'egare encor dans tes bosquets;
Pourquoi rougir de mon ivresse?
Jadis les Sages de la Grece
T'ont fait asseoir a leurs banquets.
Aux graves modes de ma lyre
Mele des tons moins serieux;
Phebus chante, et le Ciel admire;
Mais, si tu daignes lui sourire,
Il s'attendrit et chante mieux.
Inspire-moi ces vers qu'on aime,
Qui, tels que toi, plaisent toujours;
Repands-y le charme supreme
Et des plaisirs, et des maux meme,
Que je t'ai dus dans mes beaux jours.
Ainsi, quand d'une fleur nouvelle,
Vers le soir, l'eclat s'est fletri,
Les airs parfumes autour d'elle
Indiq
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