notaire, compromis plus serieusement et
coupable, selon l'acte d'accusation, d'avoir rassemble les habitants de
sa commune avec l'intention de les insurger. Je puis encore repondre des
intentions de M. Lebert, homme d'ordre, de science et de haute moralite.
Il a eu la resolution d'empecher des actes de violence et de proteger,
par son influence et sa fermete, la propriete et les personnes que
menacait l'insurrection annoncee des communes voisines. Si j'avais ete
a sa place, j'en eusse fait autant, et je suis tres peu partisan des
insurrections de paysans.
Voila ce que j'ai demande a M. le ministre, non comme une faveur du
gouvernement que mes amis ne m'ont point autorisee a accepter, mais
comme un acte de justice dont ma conscience peut attester la necessite
morale. Mais, pour moi, si je dois accepter cet acte de justice
politique comme une faveur personnelle de M. de Persigny, oh! je ne
demande pas mieux, et c'est de tout mon coeur que je lui en serai
personnellement reconnaissante, ainsi qu'a vous, monsieur, qui
voudrez-bien joindre votre voix a la mienne, j'en suis certaine.
Heureuse d'obtenir de sa confiance en ma parole l'elargissement de mes
plus proches voisins, je n'ai pourtant pas renonce a plaider aupres de
lui la cause de mon departement tout entier. C'est dans ce but que je me
suis permis de l'importuner de ma parole, toujours tres gauche et tres
embarrassee. Priez-le, monsieur, de se souvenir qu'au milieu de mon
gachis naturel, je lui ai pose une question a laquelle il a repondu en
homme de coeur et d'intelligence: _Poursuivez-vous la pensee?--Non,
certes_.
Eh bien, parmi les nombreux prisonniers qui sont detenus a Chateauroux
et a Issoudun, plusieurs peut-etre ont eu la pensee de prendre les armes
pour defendre l'Assemblee. Je ne sais pas si elle en valait beaucoup la
peine; mais enfin c'etait une conviction sincere de leur part, et, avant
que la France se fut prononcee d'une maniere imposante pour l'autorite
absolue, le gouvernement pouvait considerer ceci comme une lutte ardente
a soutenir, mais non comme un crime a chatier de sang-froid. La lutte
a cesse; le gouvernement, a mesure qu'il s'eclairera sur ce qui s'est
passe en France depuis les journees de decembre, aura horreur des
vengeances personnelles auxquelles la politique a servi de pretexte,
et reconnaitra qu'il est perdu dans l'opinion s'il ne les reprime. Il
reconnaitra aussi que, la ou ces vengeances se sont exercees, elles ont
eu un dou
|