re apres le 2 decembre. On
les a intitulees socialistes.
Si cela est, il ne faut pas dire que les socialistes ont refuse partout
le combat. Mais que cela soit ou non, elles se sont demoralisees bien
vite, et les paysans qui les composaient n'ont pas montre beaucoup de
foi dans le malheur; ce qui prouve que les paysans ne sont pas bons a
insurger, et que, socialistes ou non, les chefs ont eu grand tort de
compter sur cette campagne, source d'une defaite generale et sanction
avidement invoquee pour les fureurs de la reaction,
Direz-vous que les socialistes, par leurs projets ou leurs reves
d'egalite, par leurs systemes excessifs, ont alarme non seulement la
bourgeoisie, mais encore les populations? Je vous dirai d'abord que,
depuis deux ou trois ans, surtout depuis le programme de la Montagne,
tous les republicains dans les provinces, tout le peuple de France
s'intitulait socialiste, les partisans de Ledru-Rollin tout comme les
autres; et meme ceux de Cavaignac n'osaient pas dire qu'ils ne fussent
pas socialistes. C'etait le mot d'ordre universel. Faites donc, si
vous persistez dans votre distinction, deux classes de socialistes et
nommez-les; car autrement votre ecrit est completement inintelligible
dans les dix-neuf vingtiemes de la France, et, si vous me dites que le
parti Ledru-Rollin, qui etait le seul parti nominal en province, s'est
montre plus prudent, plus sage, moins vantard, moins discoureur que tout
autre, je vous repondrai, _en connaissance de cause_, que ce parti,
eminemment braillard, vantard, intrigant, paresseux, vaniteux, haineux,
intolerant, comedien dans la plupart de ses representants secondaires en
province, _a fait positivement tout le mal_.
Je ne m'en prends pas a son chef nominal, parce qu'il n'etait qu'un nom,
nom plus connu que les autres et autour duquel se rattachaient, de la
part des sous-chefs, de miserables petites ambitions; de la part
des soldats, des interets purement materialistes et des appetits
affreusement grossiers.
Je suis persuadee que Ledru est bien innocent de l'exces de ces
choses, et, s'il eut triomphe, j'aurais aujourd'hui a le comparer a
Louis-Napoleon, qui ne se doute seulement pas de tout le mal commis en
son nom. Voyez-vous, la grande verite, vous ne l'avez pas dite, et je
ne la dirai pas non plus, parce que je ne suis pas de votre avis qu'il
faille toujours tout dire, et flageller les morts. La grande verite,
c'est que le parti republicain, en France, compose de
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