e, apres avoir debute par
fletrir la peine de mort, en arrive a la regarder comme une necessite
politique? Il croyait tuer le principe de l'aristocratie en detruisant
toute une caste! Une caste nouvelle s'est formee le lendemain, et,
aujourd'hui, cette caste ressuscite l'Empire, apres avoir cede la place
a celle de la Restauration, que Robespierre n'avait pu empecher de lui
survivre et de procreer!
93! cette grande chose que nous ne sommes pas de taille a recommencer,
a cependant avorte, grace aux passions, et vous parlez de garder vos
passions comme un devoir de conscience! Cela est insense et coupable.
Croyez-vous que, le lendemain du jour ou vous vous serez bien venges,
le peuple sera meilleur et plus instruit, et que vous pourrez lui
faire gouter les douceurs de la fraternite? Il sera cent fois pire
qu'aujourd'hui. Restez donc dehors, vous qui n'avez que de la colere a
son service.
Mieux vaut qu'il reflechisse dans l'esclavage que d'agir dans le delire,
puisque son esclavage est volontaire, et que vous ne pouvez l'en
affranchir qu'en le prenant par la surprise et la violence d'un coup de
main. Mieux vaut que les pretendants se devorent entre eux, plutot
que des revolutions pretoriennes s'accomplissent. Le peuple n'est pas
dispose a y intervenir. Elles passeront sur sa tete et s'affaisseront
sur ses propres mines. Alors le peuple s'eveillera de sa meditation, et,
comme il sera le seul pouvoir survivant, le seul pouvoir qu'on ne peut
pas detruire des qu'il a commence a respirer veritablement, il mettra
par terre, sans fureur et sans vengeance, tous ces fantomes d'un jour
qui ne pourront plus conspirer contre lui.
Mais cela ne fait, pas les affaires des _hommes d'action_ de ce
temps-ci. Ils ne veulent pas s'abstenir, ils ne veulent pas attendre. Il
leur faut un role et du bruit. S'ils ne font rien, ils croient que la
France est perdue. La plupart d'entre eux ne se sont-ils pas imagine
qu'ils avaient sauve la societe dans les horribles journees de juin,
en abandonnant la populace au sabre africain? La populace ne l'a pas
oublie, elle ne veut plus d'aucun parti, elle s'abstient, c'est son
droit. Elle se mefie, elle en a sujet. Elle ne veut plus de politique,
elle subit le premier joug venu et s'arrange pour ne pas se faire
ecraser dans la lutte, puisque c'est son destin eternel. Elle n'est pas
si egoiste que l'on croit, elle voit plus loin, dans son epais bon sens,
que nous dans nos agitations fievreuses. Elle atte
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