ent et definitivement, de ne plus vous presenter chez moi.
GEORGE.
CI
A MADAME MAURICE DUPIN, A PARIS
Paris, mai 1833.
Ma chere maman,
Vous avez tort de me gronder. Je n'ai eu que du chagrin et de
l'inquietude, au lieu de tous les plaisirs que vous me supposez. Mes
deux enfants ont ete malades et le sont encore: Maurice, de la grippe,
et Solange, de la coqueluche. J'ai passe tout mon temps a aller de
chez moi au college Henri IV et du college chez moi; car je n'ai pu
avoir mon fils pour le faire sortir avant l'invasion de la maladie. Il
a ete soigne a l'infirmerie par de bonnes religieuses.
Solange, quoiqu'elle soit toujours gaie et gentille, est tres
fatiguee. Je le suis beaucoup moi-meme.
Un soir que mes deux petits allaient mieux, j'ai ete chez vous, pour
vous remercier de la belle gravure que vous m'avez envoyee. Il etait
sept heures, ce n'est pas une heure indue. Depuis, je n'ai pas pu
sortir, si ce n'est pour aller a _Henri IV_.
J'irai vous voir demain. Aujourd'hui, cela m'est completement
impossible. Vous avez eu tort d'ecouter votre dignite de mere
offensee: vous auriez du, puisque vous sortez tous les jours pour
diner, venir gouter de ma cuisine. J'ai toujours un bon petit plat a
vous offrir. A six heures, nous aurions ete ensemble voir Maurice au
college, vous m'auriez rendue heureuse.
Adieu, chere mere; je vous embrasse de tout mon coeur, en attendant
que vous me pardonniez, et j'espere que vous ne ferez pas longtemps la
mechante avec moi.
CII
A M. CASIMIR DUDEVANT, A NOHANT
Paris, 20 mai 1833.
Mon ami,
Je suis aise de ton bon voyage et de ton arrivee en bonne sante.
Maurice a ete a l'infirmerie. C'est le changement de regime qui
l'eprouve un peu; du reste, il est tres frais et tres gai. On est
content de son caractere et il parait s'arranger bien avec ses
camarades. Quant a ses progres, ils ne peuvent pas etre encore
sensibles. J'espere qu'a ton retour, on commencera a s'en apercevoir.
Je lui ai dit de t'ecrire. Dans tous les cas, je te donnerai de ses
nouvelles. Je l'ai vu hier, avec ma mere; il a ete tres gentil. Je ne
sais si Salmon a de mauvaises affaires ce mois-ci; mais j'ai eu toutes
les peines du monde a me faire payer, quoique je n'aie envoye chercher
mon argent que le 15 mai. Il a fallu y envoyer quatre fois de suite.
La premiere fois, il a fait refuser sa porte; la seconde, son heure d
|