code,
tout est permis. C'est ce que je me tue a demontrer depuis des annees.
Maintenant, bien que je ne veuille pas repondre aux critiques qui me
sont personnelles, je m'etonnerai de l'explication bonne enfant que M.
Sarcey donne de mes idees sur la litterature dramatique. Oh! mon Dieu,
rien de plus simple! J'ai ecrit des pieces qui sont tombees. De la, une
grande mauvaise humeur et une campagne feroce contre mes confreres.
M. Sarcey est toujours pratique. Il frappe en plein dans le tas. Vous
croyez qu'il va s'imaginer que j'ai des convictions, que je me bats
pour le triomphe de ce que je crois etre la verite. A d'autres! On m'a
siffle, j'enrage et je me console en devorant les auteurs plus heureux.
Voila qui est d'un critique de haut vol.
Si je remue la science, et si je remonte au dix-huitieme siecle pour
y signaler la naissance du naturalisme, si je suis l'evolution de ce
naturalisme a travers le romantisme, et si j'en constate le triomphe
dans le roman, en predisant qu'il triomphera prochainement aussi au
theatre, tout cela c'est que le public m'a hue et que je suis plein de
vengeance!
M Sarcey a tort de me croire si furieux et si malade de mes chutes.
Qu'il interroge mes amis, ils lui diront que je sais tomber tres
gaillardement. Comment n'a-t-il pas compris que le theatre n'est encore
pour moi qu'un champ de manoeuvres et d'experiences? Ma vraie forge est
a cote. Seulement, j'aime me battre, je me bats dans le champ voisin,
pour ne pas faire trop de degats chez moi, si la bataille tourne mal.
Autrefois, c'a ete la peinture qui m'a servi de champ de manoeuvres.
Aujourd'hui, j'ai choisi le theatre, parce qu'il est plus pres;
d'ailleurs, peinture, theatre, roman, le terrain est le meme, lorsqu'on
y etudie le mouvement de l'intelligence humaine. Les soirs ou l'on me
tue une piece, ce n'est encore qu'une maquette qu'on me casse. Voila ma
confession.
Il
Il me faut repondre a un article que mon confrere, M. Henry Fouquier,
a bien voulu consacrer aux idees que je defends. La polemique a ceci
d'excellent qu'elle simplifie et eclaircit les questions, lorsqu'on est
de bonne foi des deux cotes. Il est tres bon, cet article de M. Henry
Fouquier; je veux dire qu'il est tres bon pour moi, car il va me
permettre d'expliquer nettement la position que j'ai prise dans la
critique dramatique et qu'on affecte de ne pas comprendre.
Et, d'abord, comment M. Henry Fouquier, qui est un esprit tres fin, un
peu fuyant peut
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