troisieme formule, la formule naturaliste. C'est
la ma croyance entetee.
M. Alexandre Parodi ne va pas moins etre mis bien au-dessous de Ponsard
et de Casimir Delavigne par les amis de nos poetes lyriques. J'ai deja
entendu nommer Luce de Lancival. On l'accuse de ne pas savoir faire les
vers, ce qui est certain, si le vers typique est ce vers admirablement
forge et cisele des petits-fils de Victor Hugo. On lui reproche encore
d'etre retourne aux Romains, d'avoir dramatise une fois de plus
l'antique et barbare histoire de la vestale enterree vive, pour s'etre
oubliee dans l'amour d'un homme. Tout cela est bien grossi par l'ennui
legitime que les derniers romantiques ont du eprouver en voyant reussir
une tragedie. Il est bon de remettre les choses en leur place.
L'auteur, en effet, a choisi un sujet fort connu. Seulement, il serait
injuste de ne pas lui tenir compte de la facon dont il a mis ce sujet en
oeuvre. On est au lendemain de la bataille de Cannes, Rome est perdue,
lorsque les augures annoncent qu'une vestale a trahi son voeu et qu'il
faut apaiser les dieux, si l'on desire sauver la patrie. Voila, du coup,
le cadre qui s'elargit. Opimia, la vestale parjure, grandit et devient
brusquement heroique. Il y a bien a cote un drame amoureux: elle aime le
soldat Lentulus, qui est venu annoncer la defaite de Paul-Emile. Mais
l'idee patriotique domine, et si Opimia revient se livrer apres s'etre
sauvee avec son amant, c'est que la patrie la reclame.
Et je veux repondre aussi a la ridicule querelle qu'on fait a l'auteur,
en lui reprochant d'avoir pris pour noeud de son drame une superstition
odieuse. Cette superstition s'appelait alors une croyance, et des lors
la question s'eleve. Si tout le peuple de Rome croyait fermement
acheter la victoire par l'ensevelissement epouvantable d'Opimia, cet
ensevelissement prenait aussitot un caractere de necessite grandiose.
Elle-meme, si elle avait la foi, se sacrifiait avec autant de noblesse
que le soldat donnant son sang a la patrie. Je vais meme plus loin,
j'admets que l'oncle d'Opimia, Fabius, qui la juge et l'envoie a la
mort, soit assez eclaire et assez sceptique pour ne pas croire a
l'efficacite materielle de l'agonie affreuse d'une pauvre enfant; il
agit cependant en ardent patriote, en consentant a cette agonie, qui
peut rendre le courage au peuple et faire sortir de terre de nouveaux
defenseurs.
Certes, on restreindrait fort le domaine dramatique, si l'on refusait
la f
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