ations federalisees luttaient
contre Dubois-Crance, et menacaient meme de l'arreter. N'osant encore
lever des troupes, elles avaient envoye des deputes pour fraterniser avec
Lyon. Dubois-Crance, avec l'armee desorganisee des Alpes, se trouvait au
milieu d'une ville presque revoltee, qui lui disait chaque jour que le
Midi pouvait se passer du Nord; il avait a garder la Savoie, ou les
illusions inspirees d'abord par la liberte et par la domination francaise
etaient dissipees, ou l'on se plaignait des levees d'hommes et des
assignats, et ou l'on ne comprenait rien a cette revolution si agitee et
si differente de ce qu'on l'avait crue d'abord. Il avait sur ses cotes la
Suisse, ou les emigres s'agitaient, et ou Berne voulait de nouveau envoyer
garnison a Geneve; et sur ses derrieres, enfin, Lyon, qui interceptait sa
correspondance avec le comite de salut public.
A Lyon on avait recu Robert Lindet; mais on avait prete en sa presence
meme le serment federaliste: UNITE, INDIVISIBILITE DE LA REPUBLIQUE; HAINE
AUX ANARCHISTES, ET REPRESENTATION NATIONALE TOUT ENTIERE. Loin d'envoyer
a Paris les patriotes arretes, on avait continue les procedures commencees
contre eux. Une nouvelle autorite, composee des deputes des communes et
des membres des corps constitues, s'etait formee sous le titre de
_Commission populaire et republicaine de salut public de Rhone-et-Loire_.
Cette assemblee venait de decreter l'organisation d'une force
departementale, pour se coaliser avec les freres du Jura, de l'Isere, des
Bouches-du-Rhone, de la Gironde et du Calvados. Cette force etait deja
toute prete; on avait decide en outre la levee d'un subside; et la, comme
dans tous les autres departemens, on n'attendait plus qu'un signal pour se
mettre en mouvement. Dans le Jura, des qu'on apprit la nouvelle que les
deux deputes Bassal et Garnier de Troyes, envoyes pour retablir
l'obeissance envers la convention, avaient reuni a Dole quinze cents
hommes de troupe de ligne, plus de quatorze mille montagnards avaient pris
les armes, et se disposaient a les envelopper.
Si l'on considere l'etat de la France dans les premiers jours de juillet
1793[1], on verra qu'une colonne sortie de la Bretagne et de la Normandie,
[Note 1: Rapport de Cambon sur les travaux du comite de salut public,
depuis le 10 avril jusqu'au 10 juillet.]
et portee jusqu'a Evreux, ne se trouvait qu'a quelques lieues de Paris;
qu'une autre s'avancait de Bordeaux, et pouvait entrainer a sa sui
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