ations avant de
s'insurger. Elle manda les autorites de Toulouse, cassa le tribunal et le
comite central de Marseille; decreta Barbaroux, et mit les patriotes
incarceres sous la sauvegarde de la loi. Enfin, elle envoya Robert Lindet
a Lyon, pour y aller prendre connaissance des faits, et y faire un rapport
sur l'etat de cette ville.
Ces decrets, rendus successivement dans le courant de juin, ebranlerent
beaucoup de departemens, peu habitues a lutter avec l'autorite centrale.
Intimides, incertains, ils resolurent d'attendre l'exemple que leur
donneraient des departemens plus puissans, ou plus engages dans la
querelle.
Les administrations de la Normandie, excitees par la presence des deputes
qui s'etaient joints a Buzot, tels que Barbaroux, Guadet, Louvet, Salles,
Petion, Bergoing, Lesage, Cussy, Kervelegan, poursuivirent leurs premieres
demarches, et fixerent a Caen le siege d'un comite central des
departemens. L'Eure, le Calvados, l'Orne, y envoyerent des commissaires.
Les departemens de la Bretagne, qui s'etaient d'abord confederes a Rennes,
deciderent qu'ils se joindraient a l'assemblee centrale de Caen, et qu'ils
y depecheraient des deputes. Le 30 juin, en effet, les envoyes du
Morbihan, du Finistere, des Cotes-du-Nord, de la Mayenne,
d'Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inferieure, reunis a ceux du Calvados, de
l'Eure et de l'Orne, se constituent en _assemblee centrale de resistance a
l'oppression_, promettent de maintenir l'egalite, l'unite,
l'indivisibilite de la republique, mais jurent haine aux anarchistes, et
s'engagent a n'employer leurs pouvoirs que pour assurer le respect des
personnes, des proprietes et de la souverainete du peuple. Apres s'etre
ainsi constitues, ils decident qu'il sera fourni par chaque departemens
des contingens destines a composer une force armee suffisante pour aller a
Paris retablir la representation nationale dans son integrite. Felix
Wimpffen, general de l'armee qui devait s'organiser le long des cotes de
Cherbourg, est nomme commandant de l'armee departementale. Il accepte, et
se revet aussitot du titre qu'il vient de recevoir. Mande a Paris par le
ministre de la guerre, il repond qu'il n'y a qu'un moyen de faire la paix,
c'est de revoquer tous les decrets rendus depuis le 31 mai; qu'a ce prix
les departemens fraterniseront avec la capitale, mais que, dans le cas
contraire, il ne peut aller a Paris qu'a la tete de soixante mille
Normands et Bretons.
Le ministre, en meme temps qu'il
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