n de la Champagne et de la prise de
Verdun; les dangers de janvier, avant que la condamnation du dernier roi
fut decidee; enfin les dangers bien plus grands d'avril, alors que
Dumouriez marchait sur Paris, et que la Vendee se soulevait. La
evolution, suivant lui, avait surmonte tous ces perils; elle etait sortie
victorieuse de toutes ces crises, elle sortirait victorieuse encore de la
derniere. "C'est au moment, s'ecria-t-il, d'une grande production que les
corps politiques, comme les corps physiques, paraissent toujours menaces
d'une destruction prochaine. Eh bien! la foudre gronde, et c'est au milieu
de ses eclats que le grand oeuvre, qui etablira le bonheur de vingt-quatre
millions d'hommes, sera produit." Danton voulait que, par un decret commun
a tous les departemens, il leur fut enjoint de se retracter vingt-quatre
heures apres sa reception, sous peine d'etre mis hors la loi. La voix
puissante de Danton, qui n'avait jamais retenti dans les grands perils
sans ranimer les courages, produisit son effet accoutume. La convention,
quoiqu'elle n'adoptat pas exactement les mesures proposees, rendit
neanmoins les decrets les plus energiques. Premierement, elle declara,
quant au 31 mai et au 2 juin, que le peuple de Paris, en s'insurgeant,
avait bien merite de la patrie[1]; que les deputes,
[Note 1: Decret du 13 juin.]
qui d'abord devaient etre mis en arrestation chez eux, et dont
quelques-uns s'etaient evades, seraient transferes dans une maison de
force, pour y etre detenus comme les prisonniers ordinaires; qu'un appel
de tous les deputes serait fait, et que les absens sans commission ou sans
autorisation, seraient dechus et remplaces par leurs suppleans; que les
autorites departementales ou municipales ne pourraient ni se deplacer, ni
se transporter d'un lieu dans un autre; qu'elles ne pourraient
correspondre entre elles, et que tous commissaires envoyes de departemens
a departemens, dans le but de se coaliser, devaient etre saisis
sur-le-champ par les bons citoyens, et envoyes a Paris sous escorte. Apres
ces mesures generales, la convention cassa l'arrete du departemens de
l'Eure; elle mit en accusation les membres du departemens du Calvados, qui
avaient arrete deux de ses commissaires; elle se conduisit de meme a
l'egard de Buzot, instigateur de la revolte des Normands; elle fit partir
deux deputes, Mathieu et Treilhard, pour les departemens de la Gironde, de
la Dordogne, de Lot-et-Garonne, qui demandaient des explic
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