FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129  
130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   >>   >|  
ja sur le pas de la porte, et si pale que nous ne pouvions plus nous meprendre sur l'importance de notre retard. Sa voix livrait son anxiete quand elle s'informa: --Que vous est-il donc arrive? --Mais rien du tout, repliqua grand-pere. --Alors, pourquoi avoir fait manquer la messe a cet enfant? --Ah! nous avons oublie l'heure. Grand-pere, cette fois, se grattait le sourcil et s'excusait comme un coupable. Les yeux de ma mere se voilerent immediatement. Un instant plus tot ils etaient limpides. Leur rayon qui traversait cette humidite soudaine m'atteignit. Attenue par la brume des larmes, il ne pouvait pas etre bien redoutable, il n'aurait pas du me penetrer, et je n'en ai pas oublie la puissance. Les confesseurs de la foi devaient fixer les bourreaux avec ces yeux-la. Leur flamme divine, je crois bien l'avoir vue. Si petit que je fusse, je compris que ma mere tremblait de respect filial. Une obligation plus imperieuse la contraignait a parler, et elle parla: --Nous ne vous avons pas confie cet enfant, mon pere, pour le soustraire a ses devoirs religieux. Pour son ame et pour nous, vous ne deviez pas l'oublier. Elle avait parle avec fermete et douceur ensemble, et de l'effort qu'elle avait fait son visage deja pale a notre arrivee etait devenu si blanc que pas une goutte de sang n'y demeurait. ...Plus tard, bien plus tard, j'etais un jeune homme, et je me preparais a partir pour un rendez-vous. La femme que j'aimais --pour combien de temps? --avait promis sa trahison a mon plaisir, mais je ne songeais qu'a sa beaute. Ma mere entra dans ma chambre. Elle n'osait pas me parler; comme autrefois elle tremblait et d'un autre respect qui etait le respect d'elle-meme. Je ne savais pas ou elle voulait en venir, et j'eprouvais de la gene d'etre ainsi retenu. Elle me posa la main sur l'epaule: --Francois, me dit-elle, ecoute-moi, il ne faut jamais prendre ce qui est a autrui. Je protestai de mes intentions et je secouai, en partant, cette importune parole qui me rejoignit sur la route et m'accompagna. Par quel avertissement de sa tendresse ma mere avait-elle devine ou j'allais? Elle me regardait avec ces memes yeux voiles d'un peu de brume. C'etait deja presque une vieille femme a cause du malheur bien plutot qu'a cause des annees. Et dans cet amour leger, vers lequel je courais en chantant, j'apercus distinctement la faute... Grand-pere ne tenta pas de se defendre. Il n'appela pas a son aide le petit
PREV.   NEXT  
|<   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129  
130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   >>   >|  



Top keywords:

respect

 

tremblait

 

parler

 

oublie

 

enfant

 

trahison

 

savais

 
promis
 

combien

 

voulait


eprouvais
 

rendez

 

aimais

 

partir

 
beaute
 
preparais
 

chambre

 

plaisir

 

songeais

 

autrefois


retenu

 

secouai

 

plutot

 

malheur

 
annees
 

vieille

 

presque

 
regardait
 

voiles

 

defendre


appela

 

distinctement

 

lequel

 

courais

 

chantant

 

apercus

 

allais

 

devine

 
prendre
 

jamais


autrui

 

protestai

 

epaule

 

Francois

 

ecoute

 

intentions

 

accompagna

 

avertissement

 
tendresse
 

rejoignit