gravir
les rampes du chateau et se refugient dans la forteresse, aux
acclamations des volontaires. Ceux-ci, apres l'avoir tournee, attaquent
et enlevent immediatement deux tours et une demi-lune, en face de la
porte principale du chateau, vers l'interieur de la presqu'ile. Le
_Veloce_ etait venu aussi prendre sa part du combat et tirait a boulet
sur l'armee royale. Un instant le general Garibaldi se rendit a bord;
et, au moment ou les Napolitains essayaient une sortie du chateau,
plusieurs volees de mitraille lancees par les grosses pieces du bord les
arreterent court et les forcerent a rentrer au plus vite dans la place.
Telle etait la situation a cinq heures et demie du soir. Le reste des
troupes royales etait enferme et bloque dans la citadelle de Milazzo,
tandis que sur les hauteurs, du cote de Spadafora et du Jesso, on
apercevait des colonnes napolitaines s'eloignant en toute hate dans la
direction de Messine.
Le soir, Milazzo etait occupee par une division de l'armee sicilienne et
toutes les rues, routes et chemins aboutissant a la citadelle,
barricades et defendus par de forts detachements.
Pendant le combat, on avait apercu au large deux grands navires de
guerre croisant sans pavillon. Au premier abord, le chiffre des pertes
du cote des Garibaldiens fut estime a pres de 800 hommes hors de
combat.
Les Napolitains n'en accuserent qu'environ 300.
Voici les deux bulletins du quartier general garibaldien:
"Camp national de Meri, le 20 juillet.
"Ce matin a six heures commencait un echange de coups de fusil;
on crut d'abord a une affaire d'avant-postes, mais ce fut
bientot une melee generale. Les royaux avaient de l'artillerie,
les notres en manquaient. La melee fut terrible: les royaux
etant a l'abri, les notres se battant a decouvert. Un moment la
position parut difficile; mais au nom magique de Garibaldi, les
notres s'etant elances comme des lions, les positions furent
enlevees, et, a trois heures vingt-cinq minutes, nos troupes
entraient a Milazzo, apres s'etre emparees de cinq pieces
d'artillerie, dont trois conquises pendant le combat, hors des
murs, et les deux autres a l'entree.
"Le vapeur le _Veloce_ canonna le fort, ou les royaux se
renfermerent, toujours poursuivis a la baionnette; ils y sont
presses comme dans un baril d'anchois.
"Les notres ont pris ensuite la premiere porte du fort et un
bastion, ou notre drapeau
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