son escorte, et vint de suite
transmettre au Dictateur la reponse du commandant des troupes royales.
Garibaldi, appreciant la fermete de Bosco et ayant hate d'en finir afin
de pouvoir diriger ses troupes sur Messine et eviter les lenteurs et
l'effusion de sang que pouvait entrainer une attaque de vive force, pria
M. de Salvi de retourner aupres du general Bosco et de lui porter de
nouvelles conditions. Le capitaine accepta avec empressement cette
mission conciliatrice; il pria toutefois Garibaldi de lui donner son
ultimatum par ecrit.
Cette nouvelle tentative n'eut pas plus de succes que la premiere. Le
commandant de la citadelle declara nettement que sa position n'etait pas
assez precaire pour l'obliger a accepter de telles propositions, qu'il
devait attendre les ordres de son gouvernement, et que, dans tous les
cas, et en temps et lieu, si cela etait necessaire, il enverrait
lui-meme un parlementaire: tout en desirant de grand coeur, comme le
general de l'armee nationale, eviter des sacrifices inutiles, il voulait
cependant, avant tout, sauvegarder son honneur et celui des troupes que
S.M. le roi de Naples avait daigne lui confier.
En descendant du chateau, M. de Salvi apercut au large quatre fregates
napolitaines courant a toute vapeur sur le port de Milazzo, l'une de ces
fregates, le _Fulminante_, battait pavillon de contre-amiral. Comme
cette petite escadre avait le vent debout et que, d'ailleurs, la brise
etait tres-faible, on ne s'apercut pas au premier moment que le
_Fulminante_ avait arbore pavillon parlementaire.
M. de Salvi, prevoyant une attaque napolitaine et sachant son navire
mouille pres de terre, par consequent dans une position dangereuse, se
hata de porter cette derniere reponse au general Garibaldi et de
regagner son bord pour pouvoir parer aux eventualites. La vue de
l'escadre napolitaine fit accourir sur les remparts toute la garnison du
chateau de Milazzo et ses acclamations suivaient les navires qui
avancaient grand train.
De leur cote, les Garibaldiens prenaient les armes; la generale battait
partout, et on armait precipitamment trois batteries disposees a tout
evenement sur les quais, pendant que l'artillerie de campagne venait au
galop se ranger sur l'isthme. De plus, le _Veloce_, que la rupture d'un
de ses pistons obligeait a l'inaction et qui, amarre derriere le mole,
avait ainsi sa coque abritee du feu de l'ennemi, transportait toute sa
batterie sur le meme bord, prete a faire feu.
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