n des Garibaldiens; ce
qui les avait entraines, dans leur exaltation, a tirer trop legerement
sur un navire dont ils ne distinguaient pas au juste la nationalite.
Nonobstant, les commandants des trois batiments de guerre francais sur
la rade de Messine, la fregate a vapeur le _Descartes_, et les avisos le
_Prony_ et la _Mouette_, avaient decide que pendant que la _Mouette_ se
rendrait a Naples pour prevenir l'amiral de ces faits, le _Descartes_ et
le _Prony_ iraient mouiller en branle-bas de combat pres du Faro, de
maniere a etre a meme de repousser par la force une nouvelle agression
de ce genre.
En consequence, a midi, les deux navires s'etaient diriges sur le Faro,
au grand emoi de la population de Messine qui n'avait pas vu sans
inquietude les preparatifs de branle-bas executes a bord des batiments
francais. Il paraitrait qu'une reponse peu convenable d'un autre
officier general de l'armee garibaldienne, etait venue detruire le bon
effet produit par la lettre si convenable et si digne du general Tuerr,
et avait rendu necessaire cette demonstration de la part des commandants
francais. A deux heures environ, les deux navires jetaient l'ancre un
peu en dedans de l'entree du detroit, et dans une position ou leurs
batteries prenaient en enfilade toutes celles du Faro.
Ceci se passait le 23. Vers les six heures du matin, la fregate le
_Borbone_ se rapprochait du Faro et recommencait l'attaque des
batteries. Pendant pres de trois quarts d'heure, le feu fut tres-anime
des deux cotes; mais enfin la fregate se laissa culer et vint mouiller
pres de la citadelle ou elle debarqua en toute hate ses blesses.
C'est pendant cette operation que les deux batiments de guerre francais
quittaient eux-memes le port pour aller prendre leur position au Faro.
Aussitot qu'ils eurent jete l'ancre, on vit que le _Borbone_ se
dirigeait dans le Sud, tenant le milieu du detroit, accompagne des
quatre vapeurs royaux qui composaient en ce moment toute l'escadre.
Quelques instants, elle resta stationnaire vis-a-vis Reggio, puis on la
vit border ses voiles et laisser porter vent arriere dans le Sud, pour
debouquer du detroit ou on ne la revit pas, non plus que les batiments
de guerre napolitains qui marchaient de conserve avec elle. Il etait
environ cinq heures du soir, au moment ou, de l'autre cote du detroit,
on apercevait le pavillon national arbore sur le fort de Pezzo.
Il ne restait qu'un petit vapeur de transport a San-Giovanni, ainsi q
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