ue
deux ou trois autres a Reggio, mais sous pavillon parlementaire:
c'etaient ceux qui operaient l'evacuation des troupes. A partir de ce
moment, la libre circulation du detroit etait donc abandonnee a
l'escadre de Garibaldi sans que l'on put expliquer ni comprendre une
semblable determination de la part de l'officier general qui commandait
les forces de mer du roi des Deux-Siciles. Car il est evident qu'il
aurait pu encore faire beaucoup de mal aux troupes nationales et appuyer
de son feu, non-seulement les forts de Pezzo, Alta-Fiumare, Torre del
Cavallo et Scylla, mais encore proteger les divisions de San-Giovanni,
balayer la route royale qui suit le bord de la mer et rendre la marche
des troupes nationales difficile et longue en les obligeant a prendre
par la montagne.
Deux seules raisons peuvent, expliquer ce fait inoui: la premiere, la
mauvaise volonte; la deuxieme, c'est que la fregate le _Borbone_, qui
devait se sentir mal a son aise depuis son premier engagement avec le
Faro ou elle avait abuse du pavillon francais, put regarder comme un
acte agressif contre elle-meme l'appareillage des batiments francais.
Ceux-ci en effet, etant venus mouiller tres-pres des batteries,
pouvaient lui donner a supposer qu'ils etaient peu disposes a souffrir
une nouvelle attaque et prets meme a lui demander satisfaction. Dans ce
cas, ce qu'elle avait de mieux a faire etait evidemment de filer le plus
rapidement possible, et c'est ce qu'elle fit.
Le meme matin, deux heures environ avant l'affaire du _Borbone_ et des
batteries du Faro, un combat d'avant-garde s'engageait sur la terre de
Calabre, au-dessous des hauteurs de San-Giovanni, entre les avant-postes
napolitains et les avant-gardes du general Garibaldi.
Cette petite action eut lieu au milieu de champs de vigne et d'oliviers;
malgre les avantages de leur position, les royaux durent, apres une
fusillade assez vive, et quoiqu'ils fussent soutenus par plusieurs
obusiers qui envoyaient, dans la direction des tirailleurs ennemis,
force obus et mitraille, se replier sur leurs positions de San-Giovanni.
Le feu cessait vers les neuf heures du matin.
A partir de la meme heure, l'armee nationale, au fur et a mesure que les
troupes arrivaient, etait dirigee par Garibaldi de maniere a prolonger,
par la droite, la gauche de l'armee napolitaine en contournant, par des
sommets plus eleves, les positions militaires occupees par les deux
divisions des generaux Melendez et Briganti.
|