le avait
evacuee quelques jours auparavant, descendait de Caglieri a Vicenza,
lorsqu'elle rencontra les avant-postes de l'armee independante; elle
s'empressa de capituler et une partie passa aux Garibaldiens. Le meme
jour, le gros de l'armee etait en vue de Salerne, ou elle entrait la
nuit et le lendemain matin sans tirer un coup de fusil, et ayant le
Dictateur a sa tete.
Le 7, Garibaldi adressait une proclamation a la population napolitaine,
dans laquelle on remarquait le passage suivant: "Je le repete, la
concorde est le premier besoin de l'Italie, nous accueillerons comme
des freres ceux qui ne pensaient pas comme nous a une autre epoque, et
qui voudraient aujourd'hui sincerement apporter leur pierre a l'edifice
patriotique," etc., etc.
Enfin le 8, le general Garibaldi, devancant son armee, entrait a Naples
avec cinq ou six de ses officiers d'ordonnance ou amis sans s'inquieter
le moins du monde des troupes royales qui occupaient encore les postes
de la ville et les forts.
Garibaldi etait en voiture, ayant a cote de lui Bertani et un officier;
dans une seconde voiture etaient trois ou quatre autres officiers. Son
entree et son parcours dans les rues jusqu'au palais de la Forestiera ne
furent qu'un long triomphe, et la garde nationale, qui s'etait
immediatement reunie, vint defiler sous les fenetres du Dictateur et
prendre le service du palais.
Deux jours avant, le roi Francois II, quittant sa capitale, avait pris
la route de Capoue, decide a se renfermer dans Gaete avec les troupes
qui lui resteraient fideles et a y resister aussi longtemps que faire se
pourrait. On sait que cette seconde periode de la guerre de
l'independance a ete autrement honorable pour l'armee royale que les
honteux desastres qui, depuis Palerme, et surtout depuis Reggio, sont
venus s'inscrire sur les pages de l'histoire.
Ici une marche retrograde est necessaire pour etablir les faits au
moment ou le Dictateur entrant a Naples realise la premiere partie des
projets qu'il a annonces sur l'Italie. En repassant par Salerne,
Potenza, Evoli, etc., etc., Cosenza, Monteleone et Scylla, les routes
sont couvertes de Garibaldiens en retard ou nouvellement debarques, de
volontaires calabrais accourant du fond de leurs montagnes pour se
joindre a l'armee liberale; les populations en emoi, comme dans tous
pays le lendemain de revolution, ont organise partout leurs gardes
civiques et leur police provisoire; les magistrats municipaux, remplaces
a l
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