FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  
a hate, administrent provisoirement au nom du Dictateur aussi bien qu'ils le peuvent, et tachent, par des requisitions d'approvisionnements de toute espece, de suppleer au defaut d'argent qui se fait surtout sentir dans l'armee independante. De toutes parts, les soldats royaux, pas honteux et peu confus, s'en retournent tranquillement dans leurs foyers; une partie de leurs officiers, decides a servir leur patrie, et plus militaires que leurs soldats, attendent impatiemment une occasion pour reprendre du service et etre cases dans l'armee meridionale. On apercoit partout de nombreux placards, imprimes qui sait ou, probablement en Piemont, et sur lesquels se lisent en grosses lettres d'une encre tres-noire: _Annexion et Victor-Emmanuel!_ Dans beaucoup d'endroits ces pancartes ont un si maigre succes qu'elles disparaissent promptement. Dans les campagnes, les populations ebouriffees ont aussi, comme partout en pareille circonstance, abandonne leurs champs et laisse leur betail se promener a l'aventure, pour venir, masses a l'entree de leurs villages, ou groupes sur les grandes routes, politiquer et se raconter les uns aux autres les batailles les plus incroyables, les nouvelles les plus bizarres qu'on puisse imaginer. Dans les villes, c'est a peu pres la meme chose, peut-etre pis, le soldat citoyen envahit tout; il n'y a plus de boutiquiers, il n'y a plus que des braves tout prets a se lever comme un seul homme pour la defense de l'ordre et de la liberte attendue depuis si longtemps. Au Faro, de l'autre cote du detroit, tout parait triste et desert, plus de ces gais et insouciants volontaires dormant au soleil, chantant a la lune, souffrant toutes les privations sans se plaindre, mangeant ce qu'ils trouvaient, buvant sans sourciller de l'eau saumatre, prenant enfin tout en patience, pourvu qu'en un temps donne il leur soit permis de verser leur sang pour la liberte de la patrie. A peine quelques canonniers, restes pour le service des batteries, promenent-ils de ca de la, leur ennui et leur chagrin de n'avoir pu suivre leurs camarades. Cette longue plage, qui du Faro s'etend jusqu'a Messine, n'est plus animee que par quelques barques de pecheurs d'espadons qui sillonnent rapidement le detroit. Enfin le calme est redevenu si general que tout le monde, jusqu'aux canons, a l'air de sommeiller. Seule la citadelle de Messine, persistant a montrer toujours ses longues dents noires a travers les dechiquetures de son parapet,
PREV.   NEXT  
|<   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   >>  



Top keywords:
detroit
 

patrie

 

Messine

 
quelques
 

partout

 

service

 

liberte

 

toutes

 

soldats

 

privations


braves

 
plaindre
 

mangeant

 
buvant
 
saumatre
 

citoyen

 

envahit

 

sourciller

 

boutiquiers

 

souffrant


trouvaient

 

triste

 

desert

 

longtemps

 

prenant

 
parait
 

depuis

 

attendue

 

defense

 

chantant


soleil

 

insouciants

 
volontaires
 

dormant

 

general

 

canons

 

sommeiller

 

redevenu

 

espadons

 

pecheurs


sillonnent
 
rapidement
 

citadelle

 

travers

 

noires

 
dechiquetures
 

parapet

 
longues
 
persistant
 

montrer