rives
du detroit, completement illuminees sur toute leur etendue, offraient le
tableau le plus magique qu'il soit possible d'imaginer. Il faut avoir vu
une semblable feerie pour s'en rendre compte, car il n'est pas possible
de la depeindre.
Le lendemain matin 25, toutes les troupes ayant effectue leur passage,
le general Garibaldi organisait une seconde armee sous la denomination
d'armee meridionale.
Elle devait se composer des nouveaux volontaires ainsi que des soldats
et officiers de l'armee napolitaine qui venaient en assez grand nombre
offrir leurs services.
Quant a la premiere armee, celle des volontaires de Marsala, Palerme,
Milazzo, etc., elle devait conserver le titre d'armee nationale.
Le meme jour, et pendant que les armees de l'independance marchaient sur
la Bagnara, un vaisseau francais, l'_Imperial_, arrivait a Messine pour
remplacer le _Descartes_ rappele en France. Quant au _Prony_, il restait
en station au Faro.
VIII
De Scylla, l'armee nationale devait marcher sur Monteleone, en suivant
la route royale et en passant par Palmi, Gioja, Nicotera, Mileto et
Monteleone. Les environs de celle derniere ville avaient paru favorables
aux generaux napolitains pour tenter un dernier effort contre l'armee de
Garibaldi.
De la Bagnara a Palmi, la route suivie par l'armee, quoique assez
penible, se fit grand train et sans alerte; presque a chaque pas, on
rencontrait des soldats napolitains, sans armes ni bagages, regagnant
leurs foyers, insoucieux de l'armee a laquelle ils avaient pu
appartenir. Des bandes de Calabrais plus ou moins nombreuses se
joignaient aux volontaires dans chaque localite. Le 26 aout les troupes
independantes occupaient Nicotera et toute la ligne jusqu'a Rosarno,
ayant une partie de leurs brigades en route de Rosarno, sur Mileto. Le
soir on etait a Mileto, chassant devant soi quelques compagnies de
troupes royales qui n'attendaient comme toujours que l'occasion de plier
bagages devant l'ennemi.
On avait appris la veille l'assassinat du general Briganti par ses
propres soldats a Mileto; on y trouva la confirmation de cette nouvelle
et les details de ce meurtre.
Le general Briganti s'etait enfui de Reggio a la tete de sa brigade pour
ne pas capituler avec Garibaldi. Apres l'affaire de San-Giovanni, ce
general, qui occupait les forts de Pezzo, d'Alta-Fiumare, etc., les
avait rendus a l'armee liberatrice, et le Dictateur lui avait laisse son
cheval et ses armes, ainsi que
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