de Naples, declara alors au
commandant de la _Mouette_ qu'il croyait de son devoir, avant
d'appareiller, de faire tout son possible pour communiquer avec le chef
de l'armee royale.
Quelques instants apres, la _Mouette_ continuait sa route sur Messine et
le _Charles-Martel_ et la _Stella_ la suivaient de pres. Quant au
capitaine du _Protis_, il se faisait debarquer et retournait chez le
general Garibaldi; celui-ci s'empressa de lui donner l'autorisation de
se rendre a la citadelle pour accomplir sa mission. Il le chargea meme,
de son cote, d'un projet de capitulation qu'il devait soumettre au
general Bosco. Garibaldi offrait la liberte aux officiers, mais il
demandait que les troupes restassent prisonnieres de guerre. De plus, il
faisait prevenir le commandant de l'armee royale que deux mines etaient
assez avancees pour rendre certaine l'ouverture de plusieurs breches et
que, s'il refusait la capitulation, on serait force de recourir a ce
moyen. M. de Salvi etait accompagne d'un clairon avec drapeau blanc et
d'un officier, afin de pouvoir, sans encombre, arriver a sa destination.
Ce ne fut qu'apres deux ou trois appels de clairon que deux officiers
napolitains, sortis par la poterne, vinrent s'informer de ce que
desirait le parlementaire et, sur son explication, le prierent
d'attendre quelques instants pour qu'ils pussent aller rendre compte de
sa demande d'introduction au general Bosco.
Dix minutes apres, ils etaient de retour. Le clairon et l'officier
devaient rester ou ils etaient. On banda les yeux a M. de Salvi et on ne
lui enleva son bandeau que dans la chambre meme du general Bosco.
La conversation s'engagea en italien. Mais M. de Salvi ayant dit qu'il
etait Francais, le general s'excusa de lui avoir fait bander les yeux,
quoique ce fut une des exigences de la guerre. Apres avoir accompli sa
mission, M. de Salvi fit part au general des propositions de Garibaldi.
"C'est impossible, lui repondit Bosco, moi et mes soldats nous tiendrons
dans la place, et jusqu'a la derniere extremite je n'abandonnerai ni ma
troupe, ni la forteresse.
"Bien plus, ajouta-t-il, que le general Garibaldi m'indique
l'emplacement de sa mine, et j'irai le premier m'y faire tuer a la tete
de mes soldats." En le congediant, il dit a M. de Salvi que, sans un
ordre formel de son gouvernement, il ne rendrait jamais la place.
Le capitaine du _Protis_ fut reconduit les yeux bandes, comme il etait
venu, jusqu'a l'endroit ou il avait laisse
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