fanal.
Un chemin couvert reliait cette batterie a une deuxieme de trois pieces
de soixante-huit, tirant en barbette. L'espece de courtine produite par
le chemin couvert qui reliait ces deux batteries, etait armee elle-meme
de plusieurs pieces de vingt-quatre, de caronades et de deux obusiers de
seize. Puis venait, a l'entree du village, une troisieme batterie; une
quatrieme fut elevee un peu plus tard a l'entree du canal et une
cinquieme vis-a-vis l'eglise du Faro. Une grosse tour d'origine
anglaise, construite pres du village, fut armee d'une caronade et d'une
superbe coulevrine en bronze portant les armoiries des chevaliers de
Malte. Les plates-formes du fort du fanal recurent elles-memes huit
pieces de gros calibre. Tout cet ensemble presentait vers le detroit un
front assez respectable pour ne pas etre a dedaigner.
Ces travaux avaient ete commences primitivement sous la direction d'un
officier francais. Mais le general Orsini, ayant quitte le ministere de
la guerre, vint prendre le commandement en chef de l'artillerie de
l'armee meridionale et, en cette qualite, celui du Faro. Il n'eut rien
de plus presse, naturellement, que de trouver mal tout ce qui avait ete
fait, d'en modifier beaucoup les details et quelque peu l'ensemble. Il
eut peut-etre mieux fait de laisser les choses aller leur train et de
tacher de trouver des soldats aux nombreux officiers d'artillerie,
sachant tout excepte ce qu'etait un canon, qu'il avait amenes de Palerme
avec lui. Il y avait, en resume, de quoi mettre trois officiers par
piece ou peu s'en faut.
Des le 10 aout, la pacifique presqu'ile du Faro s'etait metamorphosee en
camp retranche. Sur la plage, en regard du detroit, s'alignaient trois
cents ou trois cent cinquante barques de peche, future flottille de
debarquement. A leur droite, deux batteries de campagne, trophees de
Milazzo et de Calatafimi, deux batteries d'obusiers de montagne,
provenant de la fonderie de canons improvisee a Palerme, et une section
d'obusiers de seize resplendissaient au soleil, abritees en arriere par
une foret de baionnettes en faisceaux, au milieu desquels se promenaient
les factionnaires de chaque bataillon. Tout le village n'etait lui-meme
qu'une vaste caserne ou allaient et venaient constamment des convois de
vivres et de munitions.
Pendant qu'au Faro tout etait aux travaux, au debarquement et a la
guerre, dans la bonne ville de Messine, qui avait reve pour l'avenir le
calme et la tranquillite, r
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