ateriel: artillerie, armes, approvisionnements et
munitions, au general Garibaldi. Les troupes royales, avec armes et
bagages, mais sans munitions, devaient descendre sur le quai qui leur
etait reserve jusqu'a leur depart. Aussitot convenu aussitot fait, et
immediatement les Napolitains gagnerent l'emplacement ou ils devaient
attendre leur embarquement, pendant que l'armee nationale, pressee de
marcher en avant, commencait son mouvement sur San-Giovanni ou,
disait-on, deux divisions l'attendaient dans des positions formidables
et fortifiees de longue date.
VII
Pendant que Garibaldi attaquait Reggio, le canon grondait partout dans
le detroit; les batteries du Faro echangeaient des boulets avec un ou
deux navires de l'escadre napolitaine, ainsi qu'avec les forts de Pezzo,
de la Torre del Cavallo et d'Alta-Fiumare, a propos d'un debarquement
qui avait lieu pres de la Bagnara.
Dans la matinee du 21, de tres-bonne heure, le general Cosenz etait
descendu en Calabre, pres de Scylla, avec une brigade composee de douze
cents hommes environ, un bataillon de chasseurs genois et le bataillon
francais commande par de Flotte.
C'est a l'entree d'un grand _fiumare_, pres d'un petit village, entre
Scylla et la Bagnara, que les troupes furent mises a terre. Le bataillon
francais, debarque un des premiers, repoussa les quelques troupes
napolitaines expediees de la Bagnara, et bientot toute la colonne prit
la route de Solano, village situe dans la montagne, a cinq heures de
marche environ du lieu de debarquement. Elle fut aussitot assaillie de
toutes parts par les royaux, qui occupaient les hauteurs et s'etaient
retranches dans une petite maison blanche ou l'on avait etabli un
avant-poste. Le bataillon francais fut envoye par le general Cosenz pour
en debusquer les Napolitains et s'emparer de la hauteur. Ce coup de
main, hardiment execute, eut un plein succes. Malheureusement le
commandant de Flotte fut tue roide d'une balle dans la tete a l'instant
ou, apres avoir blesse deux officiers napolitains, il en faisait
prisonnier un troisieme.
Les soldats vengerent terriblement leur chef, auquel le general
Garibaldi fit rendre le surlendemain les honneurs militaires dans
l'eglise de Solano. C'est sous une des dalles du choeur que les restes
de de Flotte sont deposes et, par ordre du Dictateur, on doit y elever
un monument.
Le bataillon francais et son commandant furent mis a l'ordre de l'armee,
et le capitaine Pogam en prit
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