le plage de sable
ou elles purent jeter a terre leurs volontaires.
Deux cents hommes, en tout, debarquerent. Mais Missori les commande et
tous sont determines. Aussitot a terre ils s'elancent isolement dans la
montagne. Le lendemain, ils se retrouveront sur Aspri-Monte ou ils ne
tarderont pas a etre rejoints par les bandes calabraises. Presque tous
les hommes debarques sont des guides dont Missori est le colonel.
En essayant de rejoindre le Faro, plusieurs embarcations de la flottille
tomberent en travers de l'escadre napolitaine qui ne souffla mot et les
laissa porter sur Messine. L'une d'elles vint meme se jeter sur l'avant
d'un des batiments royaux qui pouvait l'aneantir d'un souffle, mais qui
resta sourd, muet et aveugle. Le lendemain 10, une nouvelle tentative
eut lieu sous les ordres du commandant de Flotte; on voulait avoir
quelques nouvelles des volontaires debarques la nuit precedente. Il
etait quatre heures et demie du matin lorsque son embarcation atteignait
la cote. Mais a peine l'avant avait-il touche le sable que l'ennemi
sortant de mille embuscades, vignes, jardins, trous, maisons, ouvre une
vive fusillade sur lui. Deux Garibaldiens tombent grievement blesses et
on est force de retrograder, non sans avoir vigoureusement riposte au
feu des royaux qui se hatent a leur tour de s'abriter en laissant
plusieurs des leurs sur le carreau. Cette petite expedition se composait
de huit Anglais et huit Francais. Dans la nuit du 10 au 11, une autre
tentative echoue encore. L'escadre napolitaine s'etait rapprochee du
Faro et pesait passivement sur les operations projetees.
Il y avait alors tantot au Faro, tantot a Messine, une signora, la
comtesse della Torre, jeune et charmante femme, a nature sympathique,
dont le costume demi-hongrois et la desinvolture gracieuse et militaire
faisaient rever bon nombre des blesses ou des malades auxquels elle
etait venue offrir le tribut de ses soins et ses consolations. On en a
dit beaucoup de bien, on en a dit du mal. Il n'y a pas de chose, quelque
bonne qu'elle soit, qui ne trouve son detracteur. Enfin, quoi qu'en
aient dit quelques journaux bien ou mal informes, elle n'en partageait
pas moins avec une Francaise, madame de ***, la direction des dames
charitables, en petit nombre, il est vrai, qui prodiguaient leurs soins
aux blesses et aux malades dans les hopitaux.
La journee du 11 se passa a embarquer l'artillerie, les chevaux et les
hommes. Les vapeurs bondes de troupes,
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