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nde d'enfants, glapissant, braillant, gemissant a qui mieux mieux, des meres aux voix criardes et discordantes, des chiens qui aboient, des moutons qui belent, et toujours cette inimitable odeur de poisson grille, d'ail frit, d'oignons sautes, au milieu d'une atmosphere de fumee a vous faire eternuer pendant vingt-quatre heures. C'est a y perdre l'ouie et l'odorat. Malheureusement, tout cela est de la triste comedie. Si on rit par ici en regardant, on est tente de pleurer par la en detournant les yeux; ce sont d'affreuses miseres qui, certes, eussent ajoute de graves maladies au fleau de la guerre, si une position aussi heteroclite eut dure quelques jours de plus. On a vu des embarcations, une entre autres sur laquelle il y avait dix-huit enfants dont le plus age n'avait pas douze ans, rester plus de quarante heures sans avoir un morceau de galette ou de biscuit a distribuer a leur population; et, sans la generosite de quelques riches proprietaires des maisons de campagne environnantes, beaucoup de ces malheureux n'eussent certainement pu trouver a soutenir leur existence. Le besoin n'etait pas seulement l'effet du manque d'argent, car, meme a prix d'or, il etait difficile de trouver quelque chose. Beaucoup de ces pauvres gens vivaient au jour le jour avec leurs enfants, n'ayant a se partager qu'une ou deux maigres pommes de terre. Heureusement cette triste situation ne dura qu'une semaine; sans cela, en verite, et pour empecher tout ce monde de mourir de faim, il eut fallu forcement, je crois, que les batiments de guerre vidassent leur soute a biscuit. Ce qu'il y avait de consolant, c'etait de voir qu'en somme, cette population prenait assez philosophiquement son parti et endurait ses privations avec une resignation digne d'un meilleur sort. Chacun, cependant, abandonna sans le regretter, je crois, les plages hospitalieres du Ringo et de la Grotta. On pretend, est-ce a tort ou a raison? que Messine devait etre la rancon de la citadelle de Milazzo. Il est, en effet, permis de penser que le Dictateur avait bien pu sacrifier la satisfaction de faire prisonnier tout le corps du general Bosco a l'avantage d'occuper, sans coup ferir, et de sauver d'un bombardement la ville de Messine. Cette malheureuse cite n'etait plus qu'un vaste desert depuis l'evacuation complete du port. Le 23 et le 24 se passerent sans encombre. Partout, des soldats allant et venant, en troupe ou isolement, sans avoir trop l'air de savoir ce
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