ement necessaire pour sa defense. Un mois
plus tard, a la date du 31 aout, il ne restait plus au gouvernement
royal que trois points dans toute la Sicile: la citadelle de Messine,
celle d'Augusta et la ville de Syracuse.
Laissons donc cette armee gagner avec enthousiasme la terre ferme, et
revenons aux Garibaldiens. De grandes mutations avaient eu lieu dans
l'armee nationale. Les generaux de brigade Cosenz, Medici, Carini et
Bixio avaient ete eleves au grade de majors generaux. Le colonel Ehber
passait general de brigade. L'armee devait s'appeler desormais armee
meridionale. Organisee definitivement, elle se composait de quatre
divisions d'infanterie, d'une brigade d'artillerie et d'une brigade de
cavalerie. Un appel aux armes avait ete fait aussi a la jeunesse
messinoise qui n'avait pas mis beaucoup plus d'empressement, pour ne pas
dire moins, que celle de Palerme a s'enroler sous les couleurs
piemontaises. Bien plus, beaucoup de Siciliens, de Messinois entre
autres, deja incorpores dans l'armee, ne se genaient pas pour manifester
tout haut leur repugnance a passer dans les Calabres. Il y eut meme, a
ce sujet, une histoire que l'on peut raconter sans en garantir
l'authenticite quoiqu'elle soit parfaitement dans les idees de la
population de Messine. Un general ***, ayant appris qu'un bataillon,
entre autres, de recrues siciliennes declarait qu'il ne passerait pas
sur le continent, avait fait reunir les hommes et leur avait adresse une
allocution dont voici a peu pres le resume:
"Vous etes de braves enfants de la patrie. Elle vous est
reconnaissante, le general Garibaldi aussi et moi de meme. Mais voire
role est de defendre la Sicile, le notre d'aller en Italie. Par
consequent, il n'y a pas d'inconvenient a vous declarer que ceux d'entre
vous qui voudront partir volontairement pour partager nos dangers seront
seuls appeles a ce service. Les autres resteront dans les depots." Ce
bataillon se composait d'environ 350 hommes. Six se declarerent prets a
combattre de nouveau pour la liberte et a passer en Calabre. Comme le
courage de ces six volontaires faisait honte aux autres, ils ne
trouverent rien de mieux que de les huer. Les mauvaises langues
pretendent que le general, qui n'avait voulu que s'assurer serieusement
du plus ou moins de bonne volonte des hommes du bataillon, avait pris
ses precautions. Tous ces heros, au lieu d'etre renvoyes chez eux
auraient ete immediatement divises par faibles fractions et incorpores
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