Mais bientot on distingua le pavillon parlementaire; et un colonel
d'etat-major, envoye par le roi de Naples, debarqua a terre et fut recu
par un colonel aide de camp du Dictateur. Apres quelques pourparlers et
quelques allees et venues, on tomba d'accord sur les articles de la
capitulation.
Pendant que ces faits se passaient a terre, la _Mouette_, qui n'avait
fait que toucher a Messine et dont le commandant etait inquiet sur le
sort du _Protis_, mouillait de nouveau sur rade a cote de celui-ci. Vers
les sept heures, le colonel Anrani, charge de la capitulation par le roi
de Naples, avait une entrevue avec Bosco; la capitulation etait
definitivement signee, et le _Protis_ appareillait immediatement pour
porter a Messine l'ordre au _Charles-Martel_, au _Bresil_, a la
_Stella_, a la _Ville de Lyon_, etc, de venir embarquer la garnison de
Milazzo.
D'apres les conditions de la capitulation, les troupes devaient sortir
avec armes, bagages et les honneurs de la guerre, mais sans munitions;
les pieces de campagne devaient etre partagees ainsi que celles de
position; quant aux chevaux de la cavalerie, ils restaient a l'armee
nationale avec la moitie des mulets.
Le total des troupes enfermees dans la citadelle s'elevait a pres de
4,000 hommes d'infanterie, 240 chasseurs a cheval et deux batteries
d'artillerie. Il y avait, de plus, 90 blesses et 6 officiers dont 5
amputes.
Le 24, dans la journee, l'embarquement commencait et, le 25, la
citadelle etait remise a l'armee nationale. Il y eut, dit-on, au dernier
moment de l'evacuation, un evenement assez curieux. La garnison
napolitaine avait emporte, naturellement, les pieces de canon que lui
accordait la capitulation. Mais, lorsque la citadelle fut remise, on
prevint le general Garibaldi que les pieces qui lui etaient echues en
partage avaient ete enclouees par les Napolitains avant de partir.
Garibaldi, furieux de ce procede deloyal, se hata de se rendre de sa
personne a bord de l'amiral napolitain et se fit remettre un nombre de
pieces egal a celles enclouees.
Avant d'en terminer, pour toujours probablement, avec Milazzo, il faut
convenir qu'enfermee dans une citadelle, sans vivres, sans espoir d'etre
ravitaillee, l'armee royale semblait n'avoir d'autre ressource qu'une
capitulation a merci. Cependant, il faut le dire a l'honneur du general
Bosco, il n'a pas un seul instant faibli ni dementi son caractere de
soldat. Si, comme general, il a fait une singuliere manoeu
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