a, sed Aboilar, quod equidem esset
tolerabile si tamen latraret in arte.... latratus dat in excelsum." Jeu
de mots sur le nom d'_Aboilar_ et le rapport du son avec le mot qui des
lors representait le mot _aboyer_. (_Id_, cp. IV, p. 330.)]
[Note 228: "Altera olla Ezechielis bulliens succcensa ab
aquilone.... Inflammandum est cauterium ad cauteriatas conscientias
medendas.... Velociter, inquam, ne cadant in retiaculo praefati hominis
peccatores terrae." (_Id. ibid._)]
Il n'y a rien de bien serieux dans ces compositions etudiees d'un
rheteur clerical qui, sans mission, se mele d'une haute controverse, et
la saisit comme une occasion de faire briller son orthodoxie, son esprit
et son style. Nous allons entendre un langage plus grave et plus vrai.
Il y avait alors dans l'Eglise un moine de Citeaux, de l'abbaye de Signy
au diocese de Reims, nomme Guillaume, et qui, avant de s'ensevelir
dans l'obscurite d'une cellule, avait ete dans la meme contree abbe
benedictin du couvent de Saint-Thierry, dont il conservait le surnom. Il
jouissait d'une grande reputation de piete[229], ecrivait avec talent
sur les matieres spirituelles, unissait assez habilement la dialectique
et la mysticite; et surtout il etait vivement aime de saint Bernard, qui
le consultait souvent sur ses ouvrages.
[Note 229: Bertrand Tissier, qui a recueilli ses ouvrages, le
qualifie de _Beatus_. Nous ne voyons nulle part ailleurs son nom precede
de ce titre. Ce doit etre un saint de Citeaux. (_Bibliothec. Patr.
cisterc._, t. IV.--_Hist. litt_., t. XII, p. 312.)]
Dans le temps que ce Guillaume de Saint-Thierry s'occupait d'un
commentaire sur le _Cantique des Cantiques_, livre qui etait alors en
possession d'exciter la sagacite feconde des interpretes, le hasard fit
tomber sous ses yeux un recueil intitule: _Theologie de Pierre Abelard_.
Le titre excita sa curiosite; le recueil contenait deux petits ouvrages,
a peu pres les memes pour le fond, mais l'un plus etendu et plus
developpe que l'autre. C'etait l'_Introduction a la Theologie_, et,
je crois, la _Theologie chretienne_. Cette lecture emut le religieux;
abandonnant aussitot son travail, car c'etait une oeuvre des temps de
loisir et qui lui paraissait peu convenable quand il croyait voir le
domaine de la foi envahi a main armee[230], il nota tous les passages
qui le troublaient, et ses motifs pour en etre trouble. Il y reconnut
des pensees et des expressions nouvelles, inouies, touchant les matieres
de
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