du Finistere, du Morbihan, d'Ille-et-Vilaine, de la
Mayenne, de la Loire-Inferieure, prirent des arretes semblables, et
deputerent des commissaires a Rennes, pour y etablir l'autorite centrale
de la Bretagne. Les departemens du bassin de la Loire, excepte ceux qui
etaient occupes par les Vendeens, suivirent l'exemple general, et
proposerent meme d'envoyer des commissaires a Bourges, d'y former une
convention composee de deux deputes de chaque departemens, et d'aller
detruire la convention usurpatrice ou opprimee, siegeant a Paris.
A Bordeaux, la sensation fut extremement vive. Toutes les autorites
constituees se reunirent en assemblee, dite _commission populaire de salut
public_, declarerent que la convention n'etait plus libre, et qu'il
fallait lui rendre la liberte; en consequence, elles arreterent qu'une
force armee serait levee sur-le-champ, et qu'en attendant, une petition
serait adressee a la convention nationale, pour qu'elle s'expliquat et fit
connaitre la verite sur les journees de juin. Elles depecherent ensuite
des commissaires a tous les departemens, pour les inviter a une coalition
generale. Toulouse, ancienne ville parlementaire, ou beaucoup de partisans
de l'ancien regime se cachaient derriere les girondins, avaient deja
institue une force departementale de mille hommes. Ses administrations
declarerent, en presence des commissaires envoyes a l'armee des Pyrenees,
qu'elles ne reconnaissaient plus la convention: elles elargirent beaucoup
d'individus emprisonnes, en firent incarcerer beaucoup d'autres accuses
d'etre montagnards, et annoncerent ouvertement qu'elles etaient pretes a
se federer avec les departemens du Midi. Les departemens superieurs du
Tarn, de Lot-et-Garonne, de l'Aveyron, du Cantal, du Puy-de-Dome, de
l'Herault, suivirent l'exemple de Toulouse et de Bordeaux. Nimes se
declara en etat de resistance; Marseille redigea une petition foudroyante,
remit en activite son tribunal populaire, commenca une procedure contre
les _tueurs_, et prepara une force de six mille hommes. A Grenoble, les
sections furent convoquees, et leurs presidens, reunis aux autorites
constituees, s'emparerent de tous les pouvoirs, envoyerent des deputes a
Lyon, et voulaient faire arreter Dubois-Crance et Gauthier, commissaires
de la convention a l'armee des Alpes. Le departemens de l'Ain adopta la
meme marche. Celui du Jura, qui avait deja leve un corps de cavalerie et
une force departementale de huit cents hommes, protesta d
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