ansmettre ou a l'etranger, ou a Marat, ou a d'Orleans. On
s'assembla pour faire des petitions, et pour se disposer a prendre les
armes contre la capitale. Dans ce moment les deputes fugitifs vinrent
rapporter eux-memes ce qui s'etait passe, et donner plus de consistance
aux mouvemens qui eclataient de toutes parts.
Outre ceux qui s'etaient deja evades, plusieurs echapperent encore aux
gendarmes; d'autres meme quitterent l'assemblee pour aller fomenter
l'insurrection. Gensonne, Valaze, Vergniaud, s'obstinerent a demeurer,
disant que, s'il etait bon qu'une partie d'entre eux allat reveiller le
zele des departemens, il etait utile aussi que les autres restassent en
otages dans les mains de leurs ennemis, pour y faire eclater par un
proces, et au peril de leur tete, l'innocence de tous. Buzot, qui n'avait
jamais voulu se soumettre au decret du 2 juin, se transporta dans son
departemens de l'Eure pour y exciter un mouvement parmi les Normands;
Gorsas l'y suivit dans la meme intention. Brissot se rendit a Moulins.
Meilhan, qui n'etait point arrete, mais qui avait donne asile a ses
collegues dans les nuits du 31 mai au 2 juin; Duchatel, que les
montagnards appelaient le revenant du 21 janvier, parce qu'il etait sorti
de son lit pour voter en faveur de Louis XVI, quitterent la convention
pour aller remuer la Bretagne. Biroteau echappa aux gendarmes, et alla
avec Chasset diriger les mouvemens des Lyonnais. Rebecqui, devancant
Barbaroux, qui etait encore retenu, se rendit dans les Bouches-du-Rhone.
Rabaut Saint-Etienne accourut a Nimes, pour faire concourir le Languedoc
au mouvement general contre les oppresseurs de la convention.
Des le 13 juin, le departemens de l'Eure s'assembla et donna le premier le
signal de l'insurrection. La convention, disait-il, n'etant plus libre, et
le devoir de tous les citoyens etant de lui rendre la liberte, il arretait
qu'une force de quatre mille hommes serait levee pour marcher sur Paris,
et que des commissaires envoyes a tous les departemens voisins iraient les
engager a imiter leur exemple, et a concerter leurs operations. Le
departemens du Calvados, seant a Caen, fit arreter les deux deputes, Romme
et Prieur de la Cote-d'Or, envoyes par la convention pour presser
l'organisation de l'armee des cotes de Cherbourg. Il fut convenu que les
departemens de la Normandie s'assembleraient extraordinairement a Caen
pour se federer. Tous les departemens de la Bretagne, tels que ceux des
Cotes-du-Nord,
|