cependant qu'il ne
t'est rien reste, ce qui s'appelle rien, de la succession de ta mere.
Elle veut t'apitoyer apres avoir vu qu'elle n'obtiendrait rien de moi.
Tu me donneras sa lettre, et je me charge de lui repondre moi-meme de
facon a ce qu'elle te laisse tranquille desormais.
--Mais, mon oncle.
Il ne la laissa pas prendre la parole comme elle le voulait.
--Les comptes faits, le passif de ton pere s'est trouve de 75% superieur
a son actif augmente de l'abandon de tes droits, j'ai pris a ma charge
25% et nous sommes ainsi arrives a offrir aux creanciers 50%, qui ont
ete acceptes avec une veritable reconnaissance, je te l'assure. Pour un
bon nombre c'etait plus qu'il ne leur etait du reellement, et ils
avaient encore un joli benefice, tant ton pauvre pere avait mal arrange
ses affaires. C'etait le cas particulierement de ta vieille madame
Monfreville, a qui, je le parierais, ton pere ne devait pas legitimement
plus de quatre ou cinq mille francs. Au reste, pas un seul n'a fait de
resistance pour donner une quittance entiere, et cela prouve mieux que
tout la valeur de ces creances.
Cette explication pouvait etre bonne, mais elle ne porta nullement la
conviction dans l'esprit de Madeleine, et encore moins dans son coeur:
que son pere dut legitimement ou non, elle ne s'en inquietait pas; il
devait, c'etait assez pour qu'elle voulut payer.
--Mon cher oncle, dit-elle en le regardant avec des yeux suppliants, je
suis penetree de reconnaissance pour ce que vous avez fait, et cependant
j'ose encore vous demander davantage.
--Tu veux que je paye madame Monfreville; cela ne serait pas juste, et
je ne la ferai pas.
--Vous etes un homme d'affaires, moi je ne suis qu'une femme; cela vous
expliquera comment j'ose avoir une maniere de comprendre et de sentir
les choses autrement que vous. Pardonnez-le-moi. Je voudrais que tout ce
que mon pere doit fut paye.
--Tout ce qu'il devait reellement a ete paye.
--J'entends tout ce qu'on lui reclamait.
--C'est de la folie.
--Je ne viens pas vous demander de vous imposer ce nouveau sacrifice,
mais ma tante m'a dit que, dans votre generosite, vous vouliez me donner
une dot, afin de rendre possible un mariage que vous jugez avantageux
pour moi, eh bien, mon bon oncle, je vous en prie, je vous en supplie,
ne me donnez pas cette dot, et employez-la a payer ce que mon pere doit.
--Ton pere ne doit rien, je te le repete, et ce que tu me demandes la
est absurde a tous les p
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