eseroto.
Environ 3,000 hommes etaient repartis sur ces differents navires et
c'etait le renfort le plus considerable que l'on eut encore recu. Medici
commandait en chef.
Partis a quelques heures d'intervalle, ces navires firent des routes
diverses pour atteindre Cagliari ou etait le rendez-vous general. Tous y
arriverent heureusement, excepte l'_Utile_ et le batiment qu'il
remorquait.
Se trouvant dans le N.-E. du cap Corse, a environ douze milles au large,
ces deux navires furent approches par une corvette a vapeur battant
pavillon francais. Bientot un canot accosta et un officier, s'exprimant
parfaitement en francais, vint demander ou l'on allait et offrir meme la
remorque de son batiment pour gagner les cotes de Sicile, si telle
etait la destination des navires. Ces propositions furent accueillies
par les volontaires aux cris de _Vive la France!_ _vive Garibaldi!_
Toutefois le capitaine crut devoir refuser la remorque offerte si
galamment. Le canot retourne a son bord; mais a peine est-il arrive
qu'un changement a vue s'opere sur la corvette de guerre. Les mantelets
des sabords, rapidement abaisses, laissent apercevoir les pieces
detapees et l'equipage en branle-bas de combat. Le pavillon francais
glisse le long de sa drisse et est remplace par le pavillon napolitain
en meme temps qu'un coup de canon a boulet signifiait aux deux navires
l'ordre de stopper et d'amener leurs pavillons.
L'_Utile_ portait le pavillon piemontais et le _Charles and Jane_, celui
des Etats-Unis. Les capitaines se refuserent a amener leurs pavillons,
mais ils durent se resigner a se laisser emmener, non sans protester.
Quel triste moment eussent passe les marins de la _Fulminante_ (c'est le
nom de la corvette napolitaine), si les volontaires avaient pu sauter
sur son pont. Faute de mieux, ils leur lancerent toutes les maledictions
que le vocabulaire italien peut offrir. Pendant que la diplomatie
s'occupait de cette affaire, les autres batiments de l'expedition
atteignaient Cagliari, et, de la, mettaient le cap sur Castellamare,
dans le golfe de ce nom, ou devait s'effectuer leur debarquement. Le 18
juin, en effet, on apprit a Palerme l'arrivee du convoi de Medici. Un
navire debarquait ses troupes a Santo-Vito, et les deux autres a
Castellamare. Il est aise de se figurer l'allegresse generale en
apprenant l'arrivee a bon port de cette petite division qui, outre trois
mille hommes aguerris, apportait encore dix mille fusils et une grande
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