ormait aussi deux regiments de cavalerie, et les
remontes avaient fini par produire un assez bon resultat pour esperer
que l'on pourrait meme depasser ce chiffre.
Un assez grand nombre de recrues et de nouveaux volontaires arrivant
chaque jour, le general Garibaldi ordonna une revue pour le 2 juillet,
au pied du mont Pellegrini, sur le Champ-de-Mars.
A cet effet, des trois heures du matin, toutes les troupes se mirent en
marche et se trouverent bientot reunies sur le terrain de manoeuvres. Il
est impossible de donner une juste idee de ce spectacle. L'emplacement,
par lui-meme, est quelque chose de magnifique. D'un cote la mer, de
l'autre le mont Pellegrini, avec ses formes majestueuses et ses rochers
aux tons violets, que le soleil levant colorait des teintes les plus
vives et les plus harmonieuses; du cote de la campagne, la promenade de
la Favorita et la fertile vallee de la Conca-d'Oro. Les curieux etaient
en petit nombre. On ne se leve pas d'aussi bonne heure a Palerme, et le
general Garibaldi, peu desireux d'une nombreuse assistance, avait songe,
avant tout, a la sante des soldats en ne les exposant pas aux
intolerables chaleurs du milieu de la journee. Parmi les troupes qui
defilerent devant le general on remarquait surtout, a leur belle tenue,
les corps toscan et lombard; la legion anglo-sicilienne y etait
representee par son bataillon de depot. Quant aux recrues, elles
n'etaient pas brillantes: il y avait beaucoup d'enfants, un grand nombre
meme n'etaient pas armees. Telle qu'elle etait, cette armee comptait
encore douze a treize mille hommes. Le defile eut lieu aux cris de _Viva
la liberta! Viva Garibaldi! Viva Vittorio-Emmanuele!_ Il est a remarquer
que ce dernier nom ne venait jamais qu'apres celui de Garibaldi.
Le lendemain de cette revue, le general Tuerr revenait a Palerme, force,
par la maladie, d'abandonner le commandement de sa division. Il dut
s'embarquer immediatement pour Genes et aller prendre les eaux que
l'etat de sa blessure reclamait.
Un nouveau decret du Dictateur venait aussi, a cette epoque, confisquer
au profit de l'Etat les biens d'une foule de congregations religieuses
plutot nuisibles qu'utiles, et dont l'existence devenait un non-sens
avec le nouvel etat de choses. C'etaient, entre autres, les Jesuites et
les congregations du Saint-Redempteur. La municipalite vint aussi offrir
a Garibaldi, en meme temps que ses remerciements, le titre de citoyen de
Palerme. Le conseil municipal, d
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