ue ses vedettes
rencontrerent celles de Medici, et engagerent un feu tres-vif. Chaque
parti faisant soutenir ses avant-gardes, il s'ensuivit un combat en
regle. L'affaire continua assez tard dans la nuit. Les troupes de Bosco
se retirerent vers Milazzo, emmenant quelques prisonniers, dont un
capitaine, et laissant sur le terrain pas mal de morts et de blesses. De
leur cote, les Garibaldiens avaient fait aussi un assez grand nombre de
prisonniers, et ils avaient moins de monde hors de combat. C'est a ce
moment meme que Garibaldi, quittant brusquement Palerme le 18,
s'embarquait sur le _City of Alberdeen_ avec un millier d'hommes et
mettait le cap sur Milazzo. Le brave chef de l'armee independante avait
flaire la poudre et il venait tomber sur le champ de bataille juste a
point pour enlever ses volontaires et ajouter la victoire de Milazzo a
celles de Calatafimi et de Palerme.
Lors de l'affaire du 17, les troupes napolitaines avaient un grand
avantage sur celles de Medici, en ce qu'elles avaient du canon et
tiraient a boulets creux sur un ennemi a decouvert et sans artillerie.
On racontait de differentes manieres le commencement de cette petite
action. En rapportant toutes les versions, on est certain de rencontrer
la veritable.
On disait d'abord qu'un petit convoi, appartenant au corps de Bosco et
compose d'une cinquantaine de mulets charges de farine, avait ete
attaque et enleve dans l'apres-midi par quelques avant-postes siciliens.
Un detachement napolitain fut envoye pour le reprendre. De la, bataille.
Suivant d'autres, le general Bosco avait confie a un major un poste
important que celui-ci abandonna presque immediatement. Arrete par ordre
de son general, il fut enferme dans le chateau de Milazzo. En vrais
soldats napolitains, les royaux commencerent a s'ameuter et a crier haro
sur le general Bosco, exigeant la mise en liberte immediate de leur
major. Mais ce n'etait pas le compte du general qui, peu facile a
intimider, commenca par ramasser quelques troupes d'elite et apaisa
rapidement cette mutinerie; puis, prenant en personne le commandement de
deux bataillons, s'en alla bravement reprendre le poste abandonne
qu'occupaient deja quelques hommes de Medici. Ne voyant pas motif
serieux pour le garder quand meme, il se retira, de sa propre volonte,
ou, suivant la version opposee, il fut force de l'abandonner. Ce qu'il y
a de certain, c'est que, dans cette affaire, les Napolitains eurent
quinze hommes tues et cinq
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