rs de pise et de
terre d'une hauteur moyenne d'un metre ou un metre cinquante, sur
lesquels croissent d'epais cactus aux epines acerees. Apres les
engagements du 17 et du 19, les troupes royales occupaient la route
consulaire et les positions environnantes, l'artillerie avait pris
position sur la route, et, en tete du pont, une fortification
passagere, armee de canons, assurait la retraite en cas de besoin.
Les troupes de Medici, dans la plaine en avant de Barcelona, etaient
separees des troupes royales par deux milles environ; mais les
tirailleurs etaient a peine a quelques centaines de metres les uns des
autres.
Le 20, vers cinq heures du matin, on entendit sur la droite des
Garibaldiens, a la hauteur des avant-postes du centre napolitain,
quelques coups de feu dont la fumee se confondait avec les legeres
vapeurs qui s'exhalaient de la terre. Cette fusillade s'etendit bientot
sur le front d'une partie de l'armee. A cinq heures et demie, la
mousqueterie, devenue tres-vive, annoncait de part et d'autre un
engagement serieux.
Le feu devint bientot general. Une affaire decisive etait engagee a un
mille et demi de Milazzo et sur une etendue de deux milles environ.
La legion anglo-sicilienne, commandee par le colonel anglais Dunn, fut
une des premieres et des plus serieusement aux prises avec l'ennemi.
L'armee nationale, privee d'artillerie et obligee de lutter contre des
troupes qui avaient choisi d'avance leurs positions, se tenant a couvert
et trouvant partout des abris pour ses tirailleurs, avait, dans le
principe, un desavantage marque. Ce n'etait que par des prodiges de
valeur qu'elle pouvait esperer egaliser les chances du combat. A la
suite d'un mouvement en avant tres-prononce qu'elle executa rapidement
et avec audace, il y eut un temps d'arret cause par plusieurs decharges
successives de mitraille. Le desordre, se mettant alors de la partie,
obligea les liberaux a battre en retraite pour se rallier et sortir de
la zone de feu dans laquelle ils s'etaient engages.
On se reformait lentement. Ces decharges ecrasantes avaient serre le
coeur des volontaires. Lorsque tout a coup, le cri de: "Voila
Garibaldi!" se repete d'un bout a l'autre des lignes. Un regiment
piemontais, arrivant tout frais sur le champ de bataille, se precipite
en avant tete baissee, Garibaldi le precede; il est suivi par tout le
reste de l'armee qui se reforme comme elle peut en marchant en avant. Le
combat se retablit. La route consula
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