ns les flammes celles qui cherchaient a s'echapper. Des actes
atroces furent commis. En vain, les officiers cherchaient a rappeler
leurs soldats aux sentiments de l'honneur militaire. En vain,
quelques-uns mirent meme le sabre a la main pour empecher ces infamies.
Voyant leurs ordres comme leurs epaulettes meconnus, ils furent obliges
d'assister a ces horreurs. Le palais du prince Carini, en face de la
cathedrale, fut pille et brule. Les bombes aidant, il n'en restait plus,
le 1er juin, que d'informes debris menacant de crouler dans la rue de
Tolede. Les superbes magasins de M. Berlioz, dans la meme rue, etaient
completement detruits. Il en etait de meme du palais du duc Serra di
Falco. Un Francais, M. Barge, avait cru, en placant au-dessus de son
magasin nos couleurs nationales, qu'elles empecheraient sa maison d'etre
pillee; un officier napolitain donne l'ordre a un clairon de monter
enlever le pavillon. Il est lacere, foule aux pieds; la porte de la
maison enfoncee, et M. Barge, rosse de main de maitre avec la hampe meme
de son pavillon, fut emmene en prison sans autre forme de proces, tandis
que, naturellement, sa maison etait pillee. Un autre compatriote, M.
Furaud, maitre de langues, pere de six enfants, est assailli dans sa
maison, assassine a coups de baionnette; quant a ceux-ci, on les a
vainement cherches, ils ont disparu. La demeure du premier commis de la
chancellerie fut violee, et les portraits de l'Empereur et de
l'Imperatrice, qui se trouvaient dans un salon, dechires a coups de
baionnette. Le couvent de l'Annunziata et presque toutes les maisons de
la rue qui mene a la Porta-di-Castro ont ete incendies et pilles. Celui
de Santa-Catarina, dans la rue de Tolede, a eu le meme sort. On estime a
plus de quatre cents le nombre des malheureux qui ont ete assassines ou
brules. C'est encore en dehors de la Porta-Reale, dans ce beau faubourg
rempli de ravissantes habitations de campagne, que s'est exercee a
l'incendie et au pillage cette armee de triste memoire. Ce ne sont ni
une ni deux maisons choisies; c'est tout le cote droit du faubourg, en
allant a Montreal, dans lequel les Napolitains ont laisse, par
l'incendie et le pillage, la trace de leur retraite.
Leur empressement et leur joie, en quittant enfin Palerme, n'ont donc
rien qui doive surprendre. Le commandant d'un des transports qui les
emmenaient a Naples les a vus compter et enumerer leur butin dans une
partie de cartes improvisee le soir sur le gailla
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