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he pas et lui envoie a bout portant un coup de fusil qui brule son froc et lui brise la croix dans les mains. Sans s'emouvoir, le _padre_ en ramasse les morceaux pendant que les Garibaldiens escaladent la barricade. Les soldats se hatent de decamper et le capitaine est tue. Un volontaire saisit son sabre, le _padre_ Pantaleone attrape le ceinturon, le passe en sautoir, et, se precipitant a la suite des fuyards, il plante le troncon de sa croix dans le ceinturon du defunt capitaine en s'ecriant, de sa plus belle voix: "Allez, allez, sicaires d'un tyran, reporter a votre maitre que le _padre_ Pantaleone a mis la croix la ou etait l'epee." C'est le sens sinon le texte de ses paroles, car notre langue est pauvre pour traduire quelques expressions un peu emphatiques du bel idiome italien. Un autre moine, de l'ordre des Cordeliers, fit, sur la place de la Marine et pendant plus de deux heures, le coup de feu avec quatre soldats napolitains embusques dans une construction commencee presque en face du ministere des finances. Au bout de ce temps, on vit un de ces soldats rallier eu toute hate un fort peloton qui etait au coin du ministere. Le cordelier en conclut que, si les autres ne s'en allaient pas, puisqu'ils ne tiraient plus c'est qu'il devait leur etre arrive des choses graves et que leur position etant fort hasardee, vu la quantite de projectiles qui pleuvaient dru comme grele, il etait de son devoir, a lui, d'aller les trouver pour leur porter les consolations de son ministere. Il posa tranquillement son fusil, rejeta son froc en arriere et traversa la place pour disparaitre dans la batisse en question. Quelques instants apres, on le vit reparaitre avec un blesse qu'il portait comme un enfant. Trois fois il fit le meme voyage, trois fois il ramena son homme; la derniere fois, a l'instant ou il franchissait sa barricade, la meme balle qui lui fracassait le bras, tuait roide l'infortune pour lequel il se devouait. Sans s'emouvoir, il posa a terre son fardeau, lui recita les prieres des morts et s'en fut ensuite a l'ambulance. Un jeune volontaire venitien, deja blesse assez gravement a Calatafimi, se precipite a l'attaque du couvent des Benedittini et s'efforce, a coups de hache, de briser une petite porte laterale pouvant donner acces dans le couvent. Les balles pleuvent sur lui de toutes parts, un obus vient, en ricochant, eclater au-dessus de sa tete et le couvrir de gravats. En vain ses camarades le rappellent. "Je
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