s premiers, font face, l'un au mont Pellegrini
et aux campagnes de Castellamare, l'autre aux monts Gibel-Rosso et
Abbate. C'est de ce dernier cote que l'armee de Garibaldi se presentait
devant Palerme. Deux rues principales coupent presque a angle droit
l'espace occupe par la ville. L'une, la rue de Tolede, part du bord de
la mer, pres de la citadelle, et monte jusqu'au Palais-Royal; l'autre
vient couper la premiere a la place des Quatre-Cantons, presque au
centre de la ville, et aboutit a la porte qu'attaquait le general
Garibaldi. Chacune de ces voies partage Palerme en deux parties egales,
soit en longueur, soit en largeur. Les Napolitains ayant leurs forces
reunies aux deux extremites de la rue de Tolede, le Palazzo et la
citadelle, allaient donc trouver leurs communications coupees, si
Garibaldi pouvait, sans coup ferir, s'emparer de l'autre rue. Il avait
encore cet avantage, en occupant le centre de la ville, qu'il donnait la
facilite a tous les habitants de se replier sur sa ligne d'operations et
de s'y fortifier sans craindre d'etre eux-memes surpris par les troupes
royales et fusilles sans autre forme de proces. De plus, il empechait,
par cette audacieuse manoeuvre, le ravitaillement des troupes et de
l'artillerie du Palazzo-Reale, en les isolant de leur base d'operations
qui etait la citadelle et surtout l'escadre.
Aussi les troupes garibaldiennes, que nous avons laissees a la porte de
Palerme poussant devant elles les troupes royales, et s'arretant un
instant pour se reformer en epaisse colonne d'attaque, lancerent-elles
bientot plusieurs compagnies dans l'interieur de la ville pour nettoyer
les petites ruelles qui viennent aboutir a la porte dont on venait de
s'emparer; tandis que le gros de l'armee se jetait, tete baissee, dans
la grande voie pour gagner au plus vite la place des Quatre-Cantons. Ce
mouvement fut si energiquement execute qu'en moins d'une heure la place
des Quatre-Cantons, le reste de la rue et la porte qui est a
l'extremite, etaient au pouvoir des volontaires. Vainement les
Napolitains avaient essaye de les arreter en trois ou quatre endroits.
Par un choc irresistible et presque sans tirer un coup de feu, les
casaques rouges, chargeant a la baionnette, les obligeaient a ceder la
place et a se retirer en desordre vers la citadelle ou vers le
Palazzo-Reale. C'est en ce moment que l'escadre napolitaine, qui
jusque-la, s'etait contentee d'envoyer quelques boulets dans la
direction du faubourg
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