attaque, commencait a prendre une position plus
serieusement offensive, et manoeuvrait pour trouver un mouillage
favorable a son tir. Mais deux fregates seulement parvinrent a
s'embosser; les autres, soit mauvaise volonte, ce qui est probable, soit
impossibilite, manquerent leur mouvement et resterent spectatrices des
evenements. Ces deux navires, parfaitement places et balayant la rue de
Tolede, commencerent immediatement sur la ville un feu violent, qu'ils
continuerent meme pendant la nuit. La citadelle, de son cote, ne
menageait ni ses bombes ni ses boulets.
Les barricades commencerent immediatement. Elevees par des mains
habiles, elles prirent en peu d'heures un developpement et un relief
incroyables. Il faudrait un volume entier pour en expliquer le reseau.
La nuit, qui arriva a temps pour seconder les travailleurs, fut bien
employee par les deux partis; car les Napolitains, de leur cote,
etablissaient des retranchements a toutes les issues venant aboutir au
Palazzo-Reale et a la citadelle.
Dans cette ville privee de lumiere, et ou toutes les maisons semblaient
abandonnees, on n'entendait alors que le bruit des pinces et des pioches
frappant les dalles des rues et quelques coups de feu echanges au hasard
de part et d'autre.
De temps en temps, des coups de canon partant de l'escadre, de la
citadelle et du Palazzo, jetaient une lueur rapide dans la rue de Tolede
et eclairaient sinistrement les travailleurs des deux partis. Sur les
deux heures du matin, plusieurs detachements de volontaires commencerent
a s'avancer par les rues laterales dans la direction du Palazzo-Reale,
ainsi que vers la place de la Marine et le ministere des finances du
cote de la citadelle. Ce ministere etait occupe par quatre bataillons.
La fusillade petilla bientot partout et la canonnade, qui ne tarda pas
a s'y joindre, donna a tous ces engagements partiels les proportions
d'une vraie bataille. Mais c'etait surtout aux abords du Palazzo-Reale
que le combat etait le plus vif.
Ou tirait a bout portant au milieu des flammes allumees par les bombes
et les obus de la citadelle ou de l'escadre. Peu d'habitants
apparaissaient pour se joindre aux troupes liberales. Ils ne trouvaient
sans doute pas la poire assez mure. Leurs maisons restaient
impitoyablement fermees, sauf celles qu'ouvrait le feu ou la troupe
napolitaine; car ces defenseurs de la royaute ne se faisaient faute ni
d'aider l'incendie quand ils ne l'allumaient pas eux-memes, ni d
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