ible, mais plus
destructeur que meurtrier. A cinq heures, les troupes campees au palais
etaient bien et dument entourees et coupees. Completement maitre de la
partie de la ville comprise entre la Marine et le Palais-Royal,
Garibaldi n'avait plus qu'a se fortifier pendant la nuit, et a attendre
le lendemain. Palerme tout entier etait en insurrection. Les faiseurs de
barricades surgissaient de toutes parts.
A six heures du soir, le feu avait molli; mais, sur les sept heures et
demie, le bombardement recommencait avec plus de fureur. On se battait a
la lueur de l'incendie que les projectiles allumaient de toutes parts.
Pendant la nuit, les barricades se multiplierent et prirent un relief
imposant. Les volontaires se rapprochaient de minute en minute du
Palais-Royal, ou, de leur cote, les Napolitains se barricadaient de plus
en plus. Plusieurs bombes lancees par l'escadre, vinrent tomber au
milieu d'eux et causerent un grand desordre. Le 28, au matin, la
position des troupes royales etait celle-ci: treize a quatorze mille
hommes au Palazzo-Reale, deux ou trois mille hommes a la Marine et
plusieurs bataillons dans les prisons et les casernes; le reste dans la
citadelle. Dans la journee, ils furent forces d'abandonner toutes ces
positions, sauf celles du Palais-Royal et de la Marine. Le palais Carini
etait completement detruit. Tout le quartier qui est a l'est du
Palais-Royal brulait. Le bombardement continuait toujours. De nombreuses
bandes de _picchiotti_ descendaient les hauteurs et venaient se meler
aux volontaires. Vers le soir, on ne se battait plus qu'autour du
Palais-Royal, que les insurges commencaient a dominer du sommet des
maisons voisines, et entre autres de l'Archeveche. Partout les maisons
s'ecroulaient sous les bombes et les obus. La nuit, comme celle de la
veille, fut employee a se fortifier de part et d'autre. Le lendemain, au
lever du jour, plusieurs decrets du general Garibaldi etaient affiches:
ils punissaient de mort l'assassinat, le vol et le pillage, organisaient
la garde nationale, nommaient une municipalite provisoire, faisaient
appel aux enrolements. A midi, l'attaque du palais recommence avec
acharnement; les troupes royales quittent la place de la Marine et se
retirent dans la citadelle, abandonnant plusieurs canons. Vers le soir,
l'incendie est dans trois ou quatre quartiers de la ville. La nuit se
passe sur le qui-vive du cote des Garibaldiens; on s'attend a une
attaque resolue de la part des
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