ierement le sort aupres des partis. Quant
au ministre Cochon, il etait recommande aussi par ses liaisons avec
Carnot; la decouverte qu'il avait faite des complots des jacobins, et
son zele dans les poursuites dirigees contre eux, lui valaient la faveur
du parti contraire, qui le louait avec affectation.
Malgre ces divergences, le gouvernement etait encore assez uni pour
administrer avec vigueur et poursuivre avec gloire ses operations contre
les puissances de l'Europe. L'opposition etait toujours contenue par la
majorite conventionnelle, restee dans le corps legislatif. Cependant les
elections approchaient, et le moment arrivait ou un nouveau tiers, elu
sous l'influence du moment, remplacerait un autre tiers conventionnel.
L'opposition se flattait d'acquerir alors la majorite, et de sortir de
l'etat de soumission dans lequel elle avait vecu. Aussi, son langage
devenait plus haut dans les deux conseils, et laissait percer ses
esperances. Les membres de cette minorite se reunissaient a Tivoli
pour s'y entretenir de leurs projets et y concerter leur marche. Cette
reunion de deputes etait devenue un club des plus violens, connu sous le
nom de _club de Clichy_. Les journaux participaient a ce mouvement. Une
multitude de jeunes gens, qui sous l'ancien regime auraient fait de
petits vers, declamaient dans cinquante ou soixante feuilles contre
les exces de la revolution et contre la convention, a laquelle
ils imputaient ces exces. On n'en voulait pas, disaient-ils, a la
republique, mais a ceux qui avaient ensanglante son berceau. Les
reunions d'electeurs se formaient par avance, et on tachait d'y preparer
les choix. C'etait en tout le langage, l'esprit, les passions de
vendemiaire; c'etait la meme bonne foi et la meme duperie dans la masse,
la meme ambition dans quelques individus, la meme perfidie dans quelques
conspirateurs, travaillant secretement pour la royaute.
Cette faction royaliste, toujours battue, mais toujours credule et
intrigante, renaissait sans cesse. Partout ou il y a une pretention
appuyee de quelques secours d'argent, il se trouve des intrigans prets a
la servir par de miserables projets. Quoique Lemaitre eut ete condamne
a mort, que la Vendee fut soumise, et que Pichegru eut ete prive du
commandement de l'armee du Rhin, les menees de la contre-revolution
n'avaient pas cesse; elles continuaient au contraire avec une extreme
activite. Toutes les situations etaient singulierement changees. Le
pretendant, qua
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