t declarer qu'il etait
egalement oppose a l'anarchie et a la royaute. Le directoire, sans
se permettre aucun des moyens honteux, si souvent employes dans les
gouvernemens representatifs pour influer sur les elections, se contenta
de choisir pour commissaires aupres des assemblees, des hommes connus
par leurs sentimens republicains, et de faire ecrire des circulaires par
le ministre Cochon, dans lesquelles il recommandait aux electeurs les
candidats de son choix. On se recria beaucoup contre ces circulaires,
qui n'etaient qu'une exhortation insignifiante, et point du tout une
injonction; car le nombre, l'independance des electeurs, surtout dans
un gouvernement ou presque toutes les places etaient electives, les
mettaient a l'abri de l'influence du directoire.
Pendant qu'on travaillait ainsi aux elections, on s'occupait beaucoup
du choix d'un nouveau directeur. La question etait de savoir lequel des
cinq serait designe par le sort, conformement a la constitution, pour
sortir du directoire: si c'etait Barras, Rewbell ou Larevelliere-Lepaux,
l'opposition etait assuree, avec le secours du nouveau tiers, de nommer
un directeur de son choix. Alors elle esperait avoir la majorite dans le
gouvernement; en quoi elle se flattait beaucoup, car bientot ses folies
n'auraient pas manque d'eloigner d'elle Carnot et Letourneur.
Le club de Clichy discutait bruyamment le choix du nouveau directeur.
On y proposait Cochon et Barthelemy. Cochon avait perdu un peu dans
l'opinion des contre-revolutionnaires, depuis qu'il avait fait arreter
Brottier et ses complices, surtout depuis ses circulaires aux electeurs.
On preferait Barthelemy, notre ambassadeur en Suisse, que l'on croyait
secretement lie avec les emigres et le prince de Conde.
Les bruits les plus absurdes etaient repandus au milieu de cette
agitation. On disait que le directoire voulait faire arreter les deputes
nouvellement elus, et empecher leur reunion; on soutenait meme qu'il
voulait les faire assassiner. Ses amis, de leur cote, disaient qu'on
preparait son acte d'accusation a Clichy, et qu'on n'attendait que le
nouveau tiers pour le presenter aux cinq-cents.
Mais tandis que les partis s'agitaient, dans l'attente d'un evenement
qui devait alterer les majorites et changer la direction du gouvernement
de la republique, une campagne nouvelle se preparait, et tout annoncait
qu'elle serait la derniere. Les puissances etaient a peu pres partagees
comme l'annee precedente. La Fran
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