ture fut donnee a Leoben le 29 germinal
an V (18 avril 1797).
Si dans le moment il eut connu ce qui se passait sur le Rhin, il ne se
serait pas tant hate de signer les preliminaires de Leoben; mais il
ne savait que ce qu'on lui avait mande, et on lui avait mande que
l'inaction serait longue. Il fit partir sur-le-champ Massena pour porter
a Paris le traite des preliminaires. Ce brave general etait le seul qui
n'eut pas ete depute pour porter des drapeaux et recevoir a son tour les
honneurs du triomphe. Bonaparte jugea que l'occasion de l'envoyer etait
belle, et digne des grands services qu'il avait rendus. Il expedia des
courriers pour les armees du Rhin et de Sambre-et-Meuse, qui passerent
par l'Allemagne, afin d'arriver beaucoup plus vite, et de faire cesser
toutes les hostilites, si elles etaient commencees.
Elles l'etaient, en effet, a l'instant meme de la signature des
preliminaires. Hoche, impatient depuis long-temps d'entrer en action, ne
cessait de demander les hostilites. Moreau etait accouru a Paris pour
solliciter les fonds necessaires a l'achat d'un equipage de pont. Enfin
l'ordre fut donne. Hoche, a la tete de sa belle armee, deboucha par
Neuwied, tandis que Championnet, avec l'aile droite, debouchait par
Dusseldorf, et marchait sur Uckerath et Altenkirchen. Hoche attaqua
les Autrichiens a Heddersdoff, ou ils avaient eleve des retranchemens
considerables, leur tua beaucoup de monde, et leur fit cinq mille
prisonniers. Apres cette belle action, il s'avanca rapidement sur
Francfort, battant toujours Kray, et cherchant a lui couper la retraite.
Il allait l'envelopper par une manoeuvre habile et l'enlever peut-etre,
lorsqu'arriva le courrier de Bonaparte, qui annoncait la signature des
preliminaires. Cette circonstance arreta Hoche au milieu de sa marche
victorieuse, et lui causa un vif chagrin, car il se voyait encore
une fois arrete dans sa carriere. Si du moins on eut fait passer les
courriers par Paris, il aurait eu le temps d'enlever Kray tout entier,
ce qui aurait ajoute un beau fait d'armes a sa vie, et aurait eu
l'influence la plus grande sur la suite des negociations. Tandis que
Hoche se portait si rapidement sur la Nidda, Desaix, qui avait recu de
Moreau l'autorisation de franchir le Rhin, tentait une des actions les
plus hardies dont l'histoire de la guerre fasse mention. Il avait choisi
pour passer le Rhin un point fort au-dessous de Strasbourg. Apres avoir
echoue avec ses troupes sur une ile de g
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