'otages, on voulait des garanties contre les vengeances que le general
Bonaparte ne manquerait pas de tirer de la ville rebelle. Mais pendant
ces pourparlers, la convention de ne pas tirer dans l'intervalle des
conferences n'etait pas executee par les hordes furieuses qui avaient
envahi Verone; on se fusillait avec les forts, et nos troupes faisaient
des sorties. Le lendemain matin, 29 germinal (18 avril), le chef de
brigade Beaupoil rentra dans les forts, au milieu des plus grands
perils, sans avoir rien obtenu. On apprit que les magistrats venitiens
ne pouvant gouverner cette multitude furieuse, avaient disparu. Les
coups de fusil recommencerent contre le fort. Alors le general Balland
fit de nouveau mettre le feu a ses pieces, et tira sur la ville a toute
outrance. Le feu eclata dans plusieurs quartiers. Quelques-uns des
principaux habitans se reunirent au palais du gouvernement pour prendre
la direction de la ville en l'absence des autorites. On parlementa de
nouveau, on convint de ne plus tirer; mais la convention n'en fut pas
mieux executee par les insurges, qui ne cesserent de tirer sur les
forts. Les feroces paysans qui couvraient la campagne se jeterent sur la
garnison du fort de la Chiusa, place sur l'Adige, et l'egorgerent. Ils
en firent de meme a l'egard des Francais repandus dans les villages
autour de Verone.
Mais l'instant de la vengeance approchait. Des courriers partis de
tous cotes etaient alles prevenir le general Kilmaine. Des troupes
accouraient de toutes parts. Le general Kilmaine avait ordonne au
general Chabran de marcher sur-le-champ avec douze cents hommes; au chef
de la legion lombarde, Lahoz, de s'avancer avec huit cents; aux generaux
Victor et Baraguay-d'Hilliers, de marcher avec leurs divisions. Pendant
que ces mouvemens de troupes s'executaient, le general Laudon venait
de recevoir la nouvelle de la signature des preliminaires, et s'etait
arrete sur l'Adige. Apres un combat sanglant que le general Chabran eut
a livrer aux troupes venitiennes, la ville de Verone fut entouree de
toutes parts, et alors les furieux qui avaient massacre les Francais
passerent de la plus atroce violence au plus grand abattement. On
n'avait cesse de parlementer et de tirer pendant les journees du 1er au
5 floreal (du 20 au 24 avril). Les magistrats venitiens avaient reparu;
ils voulaient encore des garanties contre les vengeances qui les
menacaient; on leur avait donne vingt-quatre heures pour se decider; ils
di
|