ion d'un gouvernement
provisoire, l'introduction d'une division francaise a titre de
protection, la punition des trois inquisiteurs d'etat et du commandant
du Lido. Des articles secrets stipulaient en outre des echanges de
territoire, une contribution de 3 millions en argent, de 3 millions en
munitions navales, et l'abandon a la France de trois vaisseaux de guerre
et de deux fregates. Ce traite devait etre ratifie par le gouvernement
de Venise; mais la ratification devenait impossible, puisque
l'abdication avait deja eu lieu, et elle etait inutile, puisque tous les
articles du traite etaient deja executes. La municipalite provisoire ne
crut pas moins devoir ratifier le traite.
Bonaparte, sans se compromettre avec l'Autriche, sans se donner les
horribles embarras d'un siege, en etait donc venu a ses fins. Il avait
renverse l'aristocratie absurde qui l'avait trahi, il avait place Venise
dans la meme situation que la Lombardie, le Modenois, le Bolonais, le
Ferrarais; maintenant il pouvait, sans aucun embarras, faire tous les
arrangemens de territoire qui lui paraitraient convenables. En cedant a
l'empereur toute la terre-ferme qui s'etend de l'Izonzo a l'Oglio, il
avait le moyen d'indemniser Venise, en lui donnant Bologne, Ferrare
et la Romagne, qui faisaient actuellement partie de la Cispadane. Ce
n'etait pas replacer ces provinces sous le joug que de les donner
a Venise revolutionnee. Restaient ensuite le duche de Modene et la
Lombardie, dont il etait facile de composer une seconde republique,
alliee de la premiere. Il y avait encore mieux a faire, c'etait, si
on pouvait faire cesser les rivalites locales, de reunir toutes les
provinces affranchies par les armes francaises, et de composer avec
la Lombardie, le Modenois, le Bolonais, le Ferrarais, la Romagne, la
Polesine, Venise et les iles de la Grece, une puissante republique, qui
dominerait a la fois le continent et les mers de l'Italie.
Les articles secrets relatifs aux 3 millions en munitions navales, et
aux trois vaisseaux et deux fregates, etaient un moyen de mettre la main
sur toute la marine venitienne. Le vaste esprit de Bonaparte, dont la
prevoyance se portait sur tous les objets a la fois, ne voulait pas
qu'il nous arrivat avec les Venitiens ce qui nous etait arrive avec
les Hollandais, c'est-a-dire que les officiers de la marine, ou les
commandans des iles, mecontens de la revolution, livrassent aux Anglais
les vaisseaux et les iles qui etaient sous leur c
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