ane. Pendant
ce temps, d'autres troupes etaient arrivees a Reims; on s'alarma de
nouveau. Le directoire ayant repete les memes explications, on les
declara encore insuffisantes, et la commission deja nommee resta chargee
d'une enquete et d'un rapport.
Hoche etait arrive a Paris, car il devait y passer, soit qu'il dut aller
a Brest, soit qu'il eut a executer un coup d'etat. Il se presenta sans
crainte au directoire, certain qu'en faisant marcher ses divisions, il
avait obei a la majorite directoriale. Mais Carnot, qui etait dans ce
moment president du directoire, chercha a l'intimider; il lui demanda en
vertu de quel ordre il avait agi, et le menaca d'une accusation, pour
avoir franchi les limites constitutionnelles. Malheureusement Rewbell et
Larevelliere, qui n'avaient pas ete informes de l'ordre donne a Hoche,
ne pouvaient pas venir a son secours. Barras, qui avait donne cet
ordre, n'avait pas ose prendre la parole, et Hoche restait expose aux
pressantes questions de Carnot. Il repondait qu'il ne pouvait aller
a Brest sans troupes; a quoi Carnot repliquait qu'il y avait encore
quarante-trois mille hommes en Bretagne, nombre suffisant pour
l'expedition. Cependant Larevelliere, voyant l'embarras de Hoche, vint
enfin a son secours, lui exprima au nom de la majorite du directoire
l'estime et la confiance qu'avaient meritees ses services, l'assura
qu'il n'etait pas question d'accusation contre lui, et fit lever la
seance. Hoche courut chez Larevelliere pour le remercier; il apprit la
que Barras n'avait informe ni Rewbell ni Larevelliere du mouvement des
troupes, qu'il avait donne les ordres a leur insu; et il fut indigne
contre Barras, qui, apres l'avoir compromis, n'avait pas le courage de
le defendre. Il etait evident que Barras, en agissant a part, sans en
prevenir ses deux collegues, avait voulu avoir seul dans sa main
les moyens d'execution. Hoche indigne traita Barras avec sa hauteur
ordinaire, et voua a Rewbell et a Larevelliere toute son estime. Rien
n'etait encore pret pour l'execution du projet que meditaient les trois
directeurs, et Barras, en appelant Hoche, l'avait inutilement compromis.
Hoche retourna sur-le-champ a son quartier-general, qui etait a Wetzlar,
et fit cantonner les troupes qu'il avait amenees dans les environs de
Reims et de Sedan, ou elles etaient a portee encore de marcher sur
Paris. Il etait fort degoute par la conduite de Barras a son egard, mais
il etait pret a se devouer encore, si Lareve
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